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mardi 24 mars 2020

La tentative Blogger 76

"Aujourd'hui le monde est mort. Ou peut-être hier je ne sais pas" était le titre d'une exposition brillante, au Palais de Tokyo, à Paris, en 2014, d'Hiroshi Sugimoto. Le titre de l'exposition était lui-même une référence à la première phrase de 'L'étranger' de Marcel Camus : "Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas". Aujourd'hui Albert Uderzo est mort. Et dans ma tête, ça je le sais, c'est à la fois un monde et une maman qui s'en vont. Le deuxième père d'Astérix s'en est allé. Astérix, c'était un univers incroyable que j'avais découvert très tôt dans 'le Pèlerin' que des copains achetaient et où on lisait ensemble une ou deux pages de la "La Serpe d'or", semaine après semaine, dans le milieu des années 60. Ensuite c'est dans Pilote que je le retrouvais, j'achetais immédiatement l'album nouveau, lors de sa parution, et je les ai toujours collectionnés d'années en années. Mes éditions originales ont été lues et relues par toute la maison, ont été prêtées, abimées, détériorées et perdues, je les ai aussi rachetées pour mes enfants qui en ont fait à leur tour une grande consommation. Bien sûr, il y avait l'humour intelligent de Goscinny mais les dessins d'Uderzo, c'était quelque chose. Quelle virtuosité, quelle élégance, entre Disney et Achille Talon, Uderzo dessinait comme personne les belles gauloises et les vieux roublards, parfois on retrouvait au détour d'une page Sean Connery ou Pierre Tchernia plus vrais que nature et surtout les romains volaient plus vite que leurs sandales. Mais vous connaissez tout ça autant que moi alors pour faire dans le moins connu tout en étant pas si éloigné que ça d'Astérix j'ai pensé que "Oumpah-Pah contre Foie-malade" un vieil album broché de 1967, que j'ai acheté en 1977, serait bien venu pour lui rendre hommage. Oumpah-Pah paraissait dans le journal Tintin entre 1961 et 1962. C'était aussi une série avec René Goscinny et ça ressemblait beaucoup par le dessin et l'humour à Astérix. Ça racontait les aventures d'un indien géant et paisible avec son compagnon perruqué, le chevalier Hubert de la Pâte Feuilletée, un peu Dernier des Mohicans, un peu Blek le roc pour les lieux et l'époque. Foie-malade était un chef indien fourbe de la tribu des Yeux Pochés et avait un petit peu l'allure d'Agecanonix. L'album était court, trente-deux pages et c'était le dernier de la série de cinq volets. Notre monde n'est pas très en forme en ce moment non plus, et c'est un peu plus que le Foie malade. So long Albert...

Dessin d'Uderzo pour Schtroumpf n° 23_1974 - page 36