Les belles BD de l'oncle Jack: cinéma

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mardi 1 juin 2021

La tentative Blogger 104

Couleur ou noir et blanc 2 (ou two too, ou tchou tchou, ou ce que vous voulez ...)

Dimanche dernier, je reviens 30 ans en arrière et décide de mettre en couleurs "Mes artistes associés" réalisés 1990-1992, en Noir et Blanc pour Papaï (voir La tentative Blogger 92). La couleur m'avait cruellement manquée à l'époque, surtout pour le N°3 Les moisissures, et mon original de l'époque avait bénéficié de quelques touches de couleur (le champignon de L'île mystérieuse et le support en vrai papier moisi). Mais il faut le reconnaitre, l'équilibre entre éléments en couleurs et fragments en noir et blanc reste la voie qui me plait le plus. Il m'a été difficile de retrouver certains documents photocopiés à l'époque sur l'Internet d'aujourd'hui et j'ai dû rechercher et trouver des choses presque oubliées dans de vieux cartons. En particulier, les planches de champignons comestibles et vénéneux que j'avais arrachées à une vieille encyclopédie Quillet des années 30 pour cette même planche des moisissures. Heureusement et malheureusement que j'ai toujours autant de mal à jeter tous mes trucs. En haut donc, la version couleur de 2021 et en dessous les versions noir et blanc de 1990-92.

lundi 31 mai 2021

La tentative Blogger 103

Couleur ou noir et blanc. That is the question.

Toujours entre les deux mon cœur balance. La finalité de mes collages produits pour la publication a déterminé en fait, une approche en noir et blanc de mes montages, mais toujours j'aurais souhaité pouvoir y introduire de la couleur. En mars et septembre 2018, où j'ai participé à deux numéros des "Carnets de la rue bleue" aux éditions vis-à-vis, qui sont des revues accordéons réalisées artisanalement en sérigraphie, je savais très bien que je n'avais pas le choix et que ce serait finalement imprimé d'une seule couleur donc en noir sur fond blanc. Mais en réalisant mon image, au grès de mes trouvailles sur Google, je me suis rendu compte que les subtilités des variations de tons des divers noirs et blancs récoltés ne manquaient pas de charme, associées à des noirs et blancs plus intègres, si je puis dire. Du coup, j'ai réalisé deux versions en même temps mais évidemment seule celle en noir et blanc a été utilisée. Les illustrations ou images des Carnets de la rue bleue sont liées à un thème qui fait l'unité de chaque numéro. J'ai traité les deux thèmes proposés "Mécanique" et "Tutti-Frutti" de la même manière, à savoir : extraire une réplique de film célèbre qui me semblait coller parfaitement au thème et l'illustrer avec une photographie de l'acteur enseveli par un amoncellement d'objets industriels qui accentuaient ou infirmaient ce court texte.

N°10 des Carnets de la rue bleue - "Machines, Mécanismes & Machineries" - mars 2018 - Ginette Leclerc/Aurélie

N°13 des Carnets de la rue bleue - "Tutti frutti... ..des formes, des couleurs, des saveurs & aussi des histoires..." - septembre 2018 - Joaquin Phoenix/Theodore

dimanche 15 novembre 2020

La tentative Blogger 92

"Mes Artistes Associés" étaient une série réalisée pour les profs d'Arts Plastiques, par l'un d'entre eux, qui se débattait avec les spécificités de sa matière dans un environnement tropical plutôt hostile aux matériaux. La série fut publiée dans un petit journal corporatiste, en Martinique, de 1989 à 1992, qui s'appelait "La Papaye" (Organe de l'Association des Professeurs d'Arts Plastiques des Antilles-Guyane) à ses débuts, puis "Papaï" sur la fin. Comme "Le surréalisme facile en 10 leçons", il s'agit d'un petit texte accompagné d'une illustration mi-dessin, mi-collage, chronique des petits tracas quotidiens mais présentée de façon positive, avec le vocabulaire, les concepts et le jargonnage ad hoc, of course.

Mes Artistes Associés n°1 Les ravets - page 9 - La PAPAYE n°2_décembre 1989 (1° version)

Mes Artistes Associés n°1 Les ravets - décembre 1989 (2° version - non publiée)

Mes Artistes Associés n°2 Les mites - page 41 - La PAPAYE n°3_mars 1990

Mes Artistes Associés n°3 Les moisissures - page 4 - La PAPAYE n°4 juin 1990

Mes Artistes Associés n°4 Les poux-bois - page 11 - PAPAÏ n°5 septembre 1990

Mes Artistes Associés n°5 L'humidité - page 37 - PAPAÏ n°5 décembre 1990

Mes Artistes Associés n°6 Les bugs et les virus - page 16-17-18 - PAPAÏ n°X juin 1992

lundi 10 août 2020

La tentative Blogger 87

Rien de tel qu’une petite hospitalisation de quelques jours pour vous faire tâter du doigt votre corporalité et la supériorité écrasante de votre corps sur votre esprit. Rien de mieux qu’une BD de Didier Eberoni pour vous rappeler que vous n’êtes qu’une carcasse et que chair et douleur, peuvent être particulièrement plastiques sans être pour autant acceptables.

Eberoni, c’est ce tout jeune homme qui sévissait dans Métal Hurlant, de 1981 à 1986, avec des BD aussi expérimentales que douloureuses, ce chaînon manquant entre Francis Bacon et Jackson Pollock. Il broyait de la chair comme d’autres de la couleur, il 'électro choquait' notre esprit et nourrissait nos nerfs.

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 60

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 61

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 62

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 63

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 64

Métal Hurlant n° 92_octobre 1983 - page 65

Il est vrai que le "Crash" de Jim G. Ballard avait laissé des traces depuis le milieu des années 70 et Eberoni avec ses scénaristes a repris la piste encore fraîche, surtout dans "Le centaure mécanique", le premier album d’Eberoni avec Rodolphe dans la collection ″ Pied Jaloux ” aux Humanoïdes Associés.

Crash ! - Jim G. Ballard

En 1983, dans la même veine, le graphiste Romain Slocombe et l’éditeur Stan Barets, chez Temps Futurs vont sortir un livre d’images sous le titre "L’Art médical" estampillé d’un sous titre plus vendeur "Le nouveau sexy". On va y retrouver une dizaine de dessinateurs dont deux de la mouvance Bazooka : Loulou et Kiki Picasso, mais aussi Eberoni et des japonais peu connus importés par Slocombe et bien entendu Slocombe lui-même, amoureux fou du Japon. Chacun son truc, mais personnellement je n’y voyais rien de sexy, ni à l’époque, ni à plus forte raison, maintenant : plâtres, minerves, sondes et perfusions ne sont du plaisir pour personne et encore moins pour nos yeux. Je vous mets les cinq pages de Didier Eberoni dont "C’est encore loin la mer ?" remises dans la suite logique que n’avait pas respecté Métal Hurlant Spécial Vacances de juin 1982 en petit format et sans les textes (voir en fin les versions magazine et album des Humanoïdes Associés) .

L'Art médical - page 18 - Didier Eberoni - Pathologie traumatique du pare-brise

L'Art médical - pages 22-23 - Didier Eberoni - C'est encore loin la mer

L'Art médical - pages 94-95 - Didier Eberoni - La première promenade

Métal Hurlant n° 76 bis Spécial Vacances_juin 1982 - page 8

Métal Hurlant n° 76 bis Spécial Vacances_juin 1982 - page 9

Métal Hurlant n° 76 bis Spécial Vacances_juin 1982 - page 10

Métal Hurlant n° 76 bis Spécial Vacances_juin 1982 - page 11

Pour terminer, une courte histoire parue dans Métal Hurlant Spécial robots de septembre 1982, "Si seulement j’avais un coeur" ou "Le magicien d’Oz" en version trash mais si bien mise en page qu'on pardonne.

Métal Hurlant n° 79 bis Spécial Robot_septembre 1982 - page 47

Métal Hurlant n° 79 bis Spécial Robot_septembre 1982 - page 48

Métal Hurlant n° 79 bis Spécial Robot_septembre 1982 - page 49

Métal Hurlant n° 79 bis Spécial Robot_septembre 1982 - page 50

mardi 5 novembre 2019

La tentative Blogger 21

En février 1987, dans le numéro 109 de la revue A Suivre, commençait une série de petites histoires autour du personnage de Carla, une conductrice de taxis, d'origine étrangère. Edmond Baudoin était accompagné de Jacques Lob au scénario et ce dernier décèdera avant la fin de la parution des derniers épisodes dans A Suivre, en mai 1991. C'était une série dure, noire, mais aussi tendre et terriblement humaine comme aime les faire Baudoin.
En 1993, un album regroupant l'ensemble de ces épisodes sera édité par Futuropolis sous le titre "Carla". Cet album est toujours en vente aujourd'hui, aussi je n'en mettrais qu'un épisode : "Intérieur nuit", celui de l'histoire de l'aveugle qui ne supportait pas les couleurs parce que plastiquement je le trouve très beau. Tout Carla est en noir et blanc mais dans cet épisode, des cases se colorent à un moment pour les besoins de l'histoire, puis disparaissent encore plus vite qu'elles étaient venues, et la fin ne sera que plus noire.

A suivre 123_avril 1988 - page 65 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 66 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 67 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 68 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 69 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 70 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 71 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 72 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 73 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

A suivre 123_avril 1988 - page 74 - Intérieur nuit (avec Lob au scénario)

En 1991, entre temps, sortait le film "Night on Earth" de Jim Jarmusch. C'était un film à sketchs, donc composé de cinq petits films, dont le fil conducteur était des chauffeurs de taxis de nuit à divers endroits sur terre. Winona Ryder était l'une d'entre eux à Los Angeles et quand j'ai vu le Jarmusch pour la première fois, l'image de Carla, solitaire et vulnérable dans son taxi m'est tout de suite venue à l'esprit, bien que les histoires et les personnalités diffèrent totalement. Il y avait même un épisode à Paris avec une Béatrice Dalle aveugle.

Night on Earth de Jim Jarmusch - sortie en 1991 (matériel promotionnel)

En 1996, Ken Loach sortait un film dont le titre "Carla's Song", évoquait aussi un personnage qui avait des similitudes avec la Carla de Baudoin et Lob. Son déracinement dans un pays étranger et un passé lourd de violence presque oubliée mais qui s'invitait dans son présent. Les deux films n'ont pas eu de très bonnes critiques et pas d'avantage un grand retentissement mais sont toujours plaisants à revoir et tant qu'on y est, on peut se revoir deux pointures dans le genre taxi: "Taxi Blues" de Pavel Lounguine de la même période, en 1990, et surtout le "Taxi Driver" de Martin Scorsese en 1976.