vendredi 17 juin 2022

Aventure Facebook du 17-06-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°5 : Le PC Packard Bell double cœur
Nostalgique de mon Packard Bell Multimédia, et mon MS Net devenant de plus en plus poussif, en août 2007, j'investissais dans mon deuxième Packard Bell, un noir et aluminium avec un processeur double cœur. Comment ne pas l'aimer : deux fois mieux, deux fois plus rapide, toujours avec télécommande mais sans Media Select. Et en plus, il avait, en avant-première, une nouvelle version de Windows dite Vista pour faire bon poids. On ne devrait jamais revenir vers des amours passés, on ne peut qu'être déçu même si pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître qu'il n'était pas pire que mes machines précédentes et, de fait, il a été performant bien plus longtemps.
Les temps ne changeaient pas que pour Windows : au lycée j'avais changé de salle et les déplacements d'ordinateurs n'étaient plus nécessaires et, depuis septembre 2005, Ariel était parti à Tokyo pour une année à la Meiji Gakuin University et Chloé était rentrée aux Beaux-arts de Luminy avant de partir, elle aussi, trois années plus tard avec "Erasmus" pour une année à Bristol. A l'époque, on ne jurait que par "Skype", "Messenger" et "WhatsApp" n'existait pas encore. Les photos et les messages nous arrivaient facilement de l'autre côté du monde flottant et de la Manche. Nous n'utilisions pas nos webcams parce que notre matériel et les connections n'étaient pas très bonnes. Les images étaient floues et se figeaient toutes les deux secondes. Avec les photos, au contraire, on voyageait par procuration réévaluant les clichés et idées reçues à chaque nouveau lot d'images. On sympathisait avec la perfide Albion et on s'extasiait sur les crépuscules sociétaux de l'Empire du soleil levant.
Comme la plupart des enseignants en activité, je me gardais bien de m'inscrire sur Facebook, encore tout récent à l'époque, pour surtout éviter de prêter le flanc aux délires d'élèves mal intentionnés. Et puis, je n'aurais pas eu beaucoup de temps à consacrer au babillage avec les amis, accaparé par les recherches quasi permanentes de documentation pour mes cours de Culture artistique au BAC, avec un programme limitatif qui changeait d'un tiers tous les ans ou presque. J'ai le souvenir d'une période particulièrement intéressante où j'apprenais énormément mais aussi harassante au quotidien. Les nuits étaient courtes, la sieste, de cinq à dix minutes, une nécessité absolue. Un rythme qui ne m'a jamais plus quitté, tout comme le nombre d'heures passées devant un écran d'ordinateur. Me restent de cette période un disque dur rempli de centaines de diaporamas "Powerpoint" et de textes "Word" sur tous les sujets possibles de l'Histoire de l'Art de tous les temps, de l'art contemporain à la photographie, du Design à l'Architecture, de l'Art des jardins aux polyptiques religieux. Une avalanche de plus de 300 000 images glanées sur Internet ou scannées dans les livres personnels ou des bibliothèques, photos prises dans des musées, avant d'être articulées pour présentation aux élèves de façon intelligible : bref, un simple boulot de prof qui fut le mien et qui m'a passionné.



Les siesteurs de combat sont récupérés d'une photo de Françoise prise à Nîmes en 2008 et l'avalanche d'images était une installation d'Erik Kessels à l'Archevêché d'Arles en 2013. Ai Wei Wei rappellera de bons souvenirs à pas mal de collègues. Et puis toujours pour les béotiens : le Crash Bandicoot, une vedette des jeux sur PC aux alentours des années 2000.


Diaporamas : La Collection interdite d'Alexandre Humboldt-Fonteyne de Michel de Spiegeleire, L'Architecture invisible, ici le Blur Building, Yverdon, 2002 par Diller+Scofidio, L'œuvre et le corps - Body art et Art corporel avec Orlan et Marina Abramovic et Ulay, Les artistes de la lumière avec Yann Kersalé au Musée du Quai Branly.

STA75796_2007-01-04, le Packard Bell 2 et le Médion 2 en 2007.

P3060026_2008-03-06 Olympus SP550UZ, gros plan sur les fils et le clavier du Packard Bell en 2008.

PB090003_2008-11-09 Olympus SP550UZ_le bouton d'allumage du Packard Bell en 2008.

mardi 7 juin 2022

Aventure Facebook du 6-06-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°4 : De 2000 à 2007, les PC MS Net, Médion et consorts

En 2003, lors de vacances scolaires, deux des trois ordinateurs dédiés du Lycée, l'imprimante et le scanner avaient été escamotés dans la salle d'Arts Plastiques. Après le rachat de nouvelles machines, d'un commun accord entre le Proviseur, l'Intendante et moi, je fus autorisé, lors des vacances courtes, à gardienner à la maison les ordinateurs de ma dotation pour les éloigner d'éventuelles tentations.  A l'époque, je roulais en Espace (voir "Mes transports pas amoureux mais presque N°8") et cela ne m'occasionnait qu'une gêne minime de déménagement. Les machines étant à la maison, certains jours, une pièce de l'appartement devenait une sorte de Cybercafé avec tables et bureaux provisoires où les enfants et leurs amis se réunissaient pour des jeux vidéo en connectant les machines ensemble. Certains apportaient également leur propre machine pour des tournois palpitants.

En fait, tout ce matériel temporaire se confond dans mon esprit avec nos machines qui étaient toujours au moins deux en service actif : un PC MS Net de chez Micro concept et un PC Médion acheté à Carrefour. Ces bécanes sans grande personnalité faisaient le job qu'on attendait d'elles pendant quatre ou cinq ans avant d'être remplacées. Physiquement et esthétiquement on retournait à la boite grise basique avec parfois une petite plage bleue ou émeraude en façade. Pour embrouiller davantage mes souvenirs, les moniteurs (écrans) et claviers avaient une obsolescence moins rapide que celle des tours et une hybridation permanente des matériels était à l'œuvre. L'écran du Packard Bell a continué de travailler un ou deux ans avec la tour MS Net et des écrans plats ou cathodiques ont équipé successivement les deux unités centrales Médion suivantes. Cette valse emportait aussi les périphériques comme les scanners, les micros, les webcams, les souris et même les imprimantes. Il m'est arrivé d'acheter une fois deux imprimantes soldées pour leurs cartouches parce que leur prix unitaire était moins cher qu'une série de cartouches neuves au détail. Cherchez l'erreur et bonjour l'écologie!

Si pour moi, l'ordinateur servait surtout à mettre en forme mes cours, à trouver de la documentation sur Internet et à archiver mes photos, les enfants en faisaient un tout autre usage qui combinait souvent le ludique et le créatif. Ariel présentait au Collège des exposés ou des comptes rendus de stages sous forme de petits jeux vidéo qu'il réalisait avec le logiciel "The Games Factory", Chloé mettait en forme des petits livrets d'histoires illustrées de son cru aux "Editions du rêve" avec "Publisher".

Les années passant, chacun dans la maison avec ses besoins particuliers, a été équipé de sa machine. Des portables sont venus augmenter le parc des deux stations de bureau, configurations basiques ou bêtes de course pour les jeux en ligne, selon l'usage. Et puis, vers 2004, le noir et le chrome sont venus remplacer le gris terne des PC. A Carrefour, j'avais trouvé un Médion récent mais déclassé, de retour du SAV, qui avait cette esthétique et je l'avais acheté pour Chloé. Alors que je réinstallais tous ses logiciels, sauvegardes et configurations diverses de son Médion vieillissant sur le nouveau, j'ai découvert sur le disque dur du nouvel ordinateur un dossier de plus de quatre gigas d'images pornographiques que j'ai retirées aussitôt et j'ai été émettre une protestation au vendeur de Carrefour qui s'est confondu en excuses : il ne vérifiait pas personnellement le matériel qui lui arrivait du SAV et quelque chose avait mal fonctionné quelque part, cela n'était encore jamais arrivé ou n'arriverai plus… Croix de bois, croix de fer…










Ariel et William en mode RPG avec une des Grand Tour du gardiennage, 25-07-2000

Chloé et le MS Net et le Grand Tour, 31-12-2001

Ariel, Melchior, Alexandre en mode Cybercafé, 12-04-2004.

Le Médion et les périphériques, 12-03-2003





mercredi 1 juin 2022

Aventure Facebook du 31-05-2022

"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"
N°3 : Le PC Packard Bell Multimédia.
A l'époque, en 1998, tous les PC étaient gris, pas seulement la nuit comme les chats mais tout le temps. Pour un prof d'Arts Plastiques qui enseignait également le design, il me semble que j'avais un goût esthétique assez étanche à une couleur intermédiaire entre le blanc et le noir, même avec variations. Je désespérais de trouver une machine sympathique lorsque je tombais nez à nez, chez Delta Loisirs, au Centre Bourse, avec un Packard Bell Multimédia d'une architecture différente de tous les autres ordinateurs. Son look me rappelait un peu l'opéra Bastille à Paris. La tour (unité centrale) avait des décrochés et des tons de gris organisés à la manière des gratte-ciels newyorkais mais surtout, l'écran (moniteur) était flanqué de baffles, pour le son, intégrées sur les côtés et l'arrière avec des degrés en arcs de cercle très amphithéâtre. La souris était assortie et le clavier était plus classique. Glissée sous l'écran, s'insérait une base Media Select, couplée à une télécommande échappée de 2001, Odyssée de l'espace. On pouvait monter ou baisser le son, commuter les chaines de la télé, la radio ou le téléphone, lancer la lecture d'un CD, faxer, scanner ou imprimer, surfer sur Internet. Mais le potentiel et la réalité étaient bien différents : nous n'étions pas connectés à Internet qui n'arrivera à la maison que deux ans plus tard et du coup : TV, téléphone, fax n'étaient pas utilisables. Pour les impressions, les Cds ou le son, on avait pris l'habitude de cliquer sur les icônes du bureau à l'écran, en fait, pendant longtemps, tous ces boutons magiques ne nous servaient à rien, ou presque.
Autre élément qui avait été déterminant pour notre achat, le Packard Bell était vendu avec un package de logiciels pour toute la famille : des jeux pour les enfants de tous âges, des dictionnaires et encyclopédies, la suite "Corel Draw" pour le dessin, "Works", "Publisher" et "Money" de chez Microsoft qui deviendront plus tard la suite "Office". Comment résister au Paradis ?
Gonflés à bloc, par notre nouvelle acquisition, nous allions dévorer le monde, l'améliorer et toutes ces sortes de choses. L'occasion se présenta lors d'un projet d'échange "Socrates" avec un lycée italien de Mirano, petite ville voisine de la cité des Doges, il s'intitulait : "Venise et la Provence". On avait décidé de faire un CD-Rom comme clou de nos découvertes mutuelles pour enfin faire rentrer l'Education dans le XXI° siècle, rien de moins. L'Europe nous finançait l'achat d'un logiciel spécifique : "Director" et nous nous sommes mis en quête de formations pouvant nous faciliter les choses. Un stage à l'Ecole de journalisme et plusieurs séances à la Maison Orangina, qui avait Internet, nous ont fait toucher du doigt l'ampleur de la tâche et des problèmes insurmontables de droit des images. Le CD-Rom n'a jamais pu être finalisé. Restent des classeurs et des CD ordinaires pleins d'images et de textes. Sans regret pour cet échec : qui se souvient encore aujourd'hui qu'il a existé, un jour, des CD-Rom et qu'ils sont, de toutes façons, souvent illisibles sur les machines actuelles.

Nous avons découvert véritablement Internet en octobre 2000, lors des Rencontres de l'Orme, au Palais du Pharo. Comme c'était "Numéricâble" qui régalait les postes à disposition des visiteurs, et qu'on avait été emballés, il fut tout naturel de le préférer en tant qu'opérateur pour la maison. Numéricâble, c'était le pionnier pour la Fibre à Marseille, et même si la fibre s'arrêtait au bas de l'immeuble pour se terminer en ADSL dans l'appartement, ça dépotait grave - le monde entier nous arrivait à Mach 3 et je ne m'en suis pas privé. De visites à "Napster" en téléchargements sur "SnowTigers", je remplissais mes disques durs de merveilles cinéphiliques et de musiques introuvables, de comics originaux et de documentation artistique rare pour mes cours. Tout ça pour pas un rond : une utopie que je n'avais même pas envisagé dans mes rêves les plus fous. Bien sûr que cela lésait peut-être un peu les auteurs ou leurs ayants-droits mais je n'étais pas mécontent de malmener en premier lieu les éditeurs et distributeurs qui se taillent toujours la part du lion sur le dos de tout le monde. A n'en pas douter, les Robin des bois du XXI° siècle, ça aurait pu être nous qui partagions nos trouvailles mais la réalité m'a remis les pieds sur terre brutalement. Après deux mails de mise en demeure de retirer immédiatement mes logiciels "torrent" de téléchargements et de cesser tout partage, je me rendais à l'évidence qu'une fois de plus, le XXI° siècle avait très facilement su se passer de mon empreinte. 










Le Packard Bell en 2003, remisé en machine de secours sur le bureau.

Le Packard Bell en juillet 1999, en machine de jeu pour les enfants.

Le Packard Bell en décembre 1998, machine de jeu pour les enfants.

Le Packard Bell en décembre 1998, machine de jeu pour les enfants.