"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"
N°5 : Le PC Packard Bell double cœur
Nostalgique de mon Packard Bell Multimédia, et mon MS Net devenant de plus en plus poussif, en août 2007, j'investissais dans mon deuxième Packard Bell, un noir et aluminium avec un processeur double cœur. Comment ne pas l'aimer : deux fois mieux, deux fois plus rapide, toujours avec télécommande mais sans Media Select. Et en plus, il avait, en avant-première, une nouvelle version de Windows dite Vista pour faire bon poids. On ne devrait jamais revenir vers des amours passés, on ne peut qu'être déçu même si pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître qu'il n'était pas pire que mes machines précédentes et, de fait, il a été performant bien plus longtemps.
Les temps ne changeaient pas que pour Windows : au lycée j'avais changé de salle et les déplacements d'ordinateurs n'étaient plus nécessaires et, depuis septembre 2005, Ariel était parti à Tokyo pour une année à la Meiji Gakuin University et Chloé était rentrée aux Beaux-arts de Luminy avant de partir, elle aussi, trois années plus tard avec "Erasmus" pour une année à Bristol. A l'époque, on ne jurait que par "Skype", "Messenger" et "WhatsApp" n'existait pas encore. Les photos et les messages nous arrivaient facilement de l'autre côté du monde flottant et de la Manche. Nous n'utilisions pas nos webcams parce que notre matériel et les connections n'étaient pas très bonnes. Les images étaient floues et se figeaient toutes les deux secondes. Avec les photos, au contraire, on voyageait par procuration réévaluant les clichés et idées reçues à chaque nouveau lot d'images. On sympathisait avec la perfide Albion et on s'extasiait sur les crépuscules sociétaux de l'Empire du soleil levant.
Comme la plupart des enseignants en activité, je me gardais bien de m'inscrire sur Facebook, encore tout récent à l'époque, pour surtout éviter de prêter le flanc aux délires d'élèves mal intentionnés. Et puis, je n'aurais pas eu beaucoup de temps à consacrer au babillage avec les amis, accaparé par les recherches quasi permanentes de documentation pour mes cours de Culture artistique au BAC, avec un programme limitatif qui changeait d'un tiers tous les ans ou presque. J'ai le souvenir d'une période particulièrement intéressante où j'apprenais énormément mais aussi harassante au quotidien. Les nuits étaient courtes, la sieste, de cinq à dix minutes, une nécessité absolue. Un rythme qui ne m'a jamais plus quitté, tout comme le nombre d'heures passées devant un écran d'ordinateur. Me restent de cette période un disque dur rempli de centaines de diaporamas "Powerpoint" et de textes "Word" sur tous les sujets possibles de l'Histoire de l'Art de tous les temps, de l'art contemporain à la photographie, du Design à l'Architecture, de l'Art des jardins aux polyptiques religieux. Une avalanche de plus de 300 000 images glanées sur Internet ou scannées dans les livres personnels ou des bibliothèques, photos prises dans des musées, avant d'être articulées pour présentation aux élèves de façon intelligible : bref, un simple boulot de prof qui fut le mien et qui m'a passionné.
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