jeudi 28 juillet 2022

Aventure Facebook du 28-07-2022

 

"Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°1 : Kodak Modèle 620 à soufflet Anastigmat  6x9 – 1953

Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu des appareils photos à la maison. C'était ces appareils qui servaient à capter, presque exclusivement, les gens de la famille que je retrouvais régulièrement dans les albums de photos. Il y avait l'oncle Gilbert costumé en spahi, en centurion romain, mon père barbu et "emburnoussé" comme un bédouin avec des chiens sur un tapis. Le grand père Frances dans l'encoignure d'une fenêtre tenant ma grande sœur bébé avec une crête de cheveux et notre cousine Lucette gamine. Maman jeune tenant l'un de nous au bras, d'autres enfants, et toujours pleins de bébés, nus sur des buffets, dans des poussettes, à vélo, à pied, à la plage… Bref, des albums comme il doit y en avoir dans toutes les familles de ma génération avec trois à quatre images en noir et blanc par page qu'on feuilletait avec délicatesse et qu'on finissait par connaitre par cœur.

Mon père avait un appareil magique, un Kodak à soufflet qui se repliait et se rangeait dans un petit sac de cuir marron. Le collimateur du viseur se repliait également avec un petit claquement de ressort. Magique je vous dis, comme un chapeau claque ! C'était un objet précieux qu'on n'avait pas le droit de toucher seuls mais on nous laissait parfois viser une photo potentielle. J'appris plus tard que les négatifs étaient grands, du 6 x 9 cm, lorsqu'un autre appareil était rentré dans la maison, un reflex 24 x 36 (mm) qui prenait des images en couleurs et des diapositives. Les photos n'étaient plus réservées aux images de personnes et les paysages faisaient leur show mais projetées sur un écran et non plus dans les albums.

Dans le début des années 1970, alors que j'étais à la Fac d'Arts Plastiques, à Luminy, et que nous commencions à prendre des cours de photo avec Monsieur Finidori, je développais et tirais sur papier mes négatifs, j'ai eu besoin d'utiliser un appareil personnel et mon père me prêta les siens dont le Kodak à soufflet. Je n'ai jamais pris une seule photo avec parce que le matériel de développement et les agrandisseurs du labo-photo ne permettaient pas les tirages d'aussi grands négatifs. Le Kodak à soufflet est resté dans ma chambre de Cité U, bien rangé dans son sac de cuir sur une étagère. La fin de l'année arrivant, mes parents devaient venir me récupérer avec toutes mes affaires un weekend. Pour ne pas payer un mois entamé de loyer pour un jour ou deux, des copains qui habitaient au camping du Redon me proposèrent de m'héberger chez eux. Proposition acceptée, mes parents vinrent me déménager quelques jours après, depuis leur bungalow du camping. Tout a été récupéré sauf le Kodak qui a été oublié dans un coin. Au milieu de l'été, lorsqu'on s'est aperçu qu'il n'était pas revenu à la maison, j'ai appelé un des copains du camping qui m'a dit qu'il avait bien trouvé cet appareil, qu'il ne savait pas à qui il appartenait et qu'il l'avait déposé à tout hasard dans le labo-photo de la Fac. Bien évidemment, à la rentrée suivante, la visite au labo-photo confirmait mes craintes, quelqu'un de passage avait trouvé le bijou Kodak à soufflet bien à son goût et l'avait adopté sans laisser de traces. L'appareil de prestidigitateur s'était escamoté tout seul une ultime fois.


Anne-Marie au bras de Maman, Tonton Gigi en uniforme militaire, le mariage de Papa et Maman, Anne-Marie Geneviève et moi déguisés en religieux, Anne-Marie et moi en religieux, une autre à vélo, Anne-Marie à Inkermann, Geneviève jouant dans l'eau, moi dans un parc, moi et Geneviève dans un landau, Anne-Marie dans la poussette et deux petites filles, Tante Ginette, photos prises en Algérie entre 1949 et 1955.



Anne-Marie sur un banc avec le Kodak à soufflet, Inkermann, 1953.

Maman et tante Ginette avec l'étui du Kodak à soufflet, Inkermann.

La cousine Lucette et Grand-père Frances tenant Anne-Marie bébé, Miliana en 1950 ou 1951.

Papa avec un appareil photo en mains, début des années 50.

Bébé nu qui faisait déjà des ombres avec ses pieds, Inkermann, 1951 ou 1952.

Deux familles Holzl sur le perron à L'Union, en 1958. Maman, Papa, Michel, Tata Suzette, Claude, Anne-Marie, Annie-Pierre, Jacques, Geneviève, Marie-Gille. C'est certainement l'oncle Gilbert qui a pris la photo, il est le seul à ne pas figurer sur le cliché.











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