Mes déclencheurs expresso. What else!
N°2 : Le jetable panoramique Fuji G 400 ASA – format 135 - 1996
La rentrée de septembre 1996 commençait bien. Pierre-Jean, le
philosophe, nous avait embarqué dans le projet Thalès, une semaine en autonomie
créative dans le Dévoluy, au refuge des
Sauvas, au pied du Pic de Bure, avec une vingtaine d'élèves volontaires,
deux surveillants et Jacques, le physicien astronome et son télescope. Moi, je
m'occupais de la partie Land Art et par conséquent de la photographie. Mes
Nikon étaient à la disposition des élèves pour garder une trace de leurs
productions plastiques et j'avais acheté aussi un appareil-photo jetable
panoramique de chez Fuji, pour les photos de paysages.
Bien entendu, les lentilles en plastique du jetable étaient bien loin
de pouvoir rivaliser avec celles du verre traité des objectifs Nikkor mais le
format très cinémascope apportait incontestablement un plus en concentrant le
regard sur la disposition de quelques éléments choisis dans l'immensité, une
sorte de conjonction, un alignement de planètes comme on dirait en astrologie.
Le format panoramique n'était pas mal non plus pour les photos de groupe de
type brochette.
Par contre, l'altitude n'a jamais été
mon point fort et le dernier dénivelé lors de l'ascension vers la
station astronomique du Pic de Bure a été redoutable pour mon image de prof
fringant, dans l'esprit des élèves. La
montée avait duré trois heures et demie depuis Les Sauvas, j'avais joué comme
les autres accompagnateurs un peu le rôle de chien de berger en allant chercher
les élèves qui trainaient la patte ici et là sans manifester de faiblesse
particulière. On amorçait le dernier tronçon à deux cents ou trois cents mètres
des neiges éternelles et ça m'est tombé dessus comme la foudre. Impossible de
mettre un pied devant l'autre, j'étais KO debout, mon cœur battait comme un
fou, l'air me manquait, terrassé, je me suis assis au milieu du chemin puis
allongé sur mon sac à dos, en nage. Des élèves puis des collègues sont revenus
vers moi, je ne pouvais pas leur faire ça, gâcher leur ballade si près du but.
Tout le monde y allait de son conseil, de sa recette et finalement la
surveillante a trouvé la solution : j'avais un litre de Coca dans mon sac, elle
m'en a servi un verre. Une fois bu, j'ai presque immédiatement retrouvé mes
forces et j'ai pu reprendre presque normalement le chemin vers le plateau à
2100 mètres où les antennes paraboliques de l'IRAM nous attendaient, pointant
vers le cosmos à l'écoute des étoiles.
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Quelques photos panoramiques prises pour le projet Thalès, en bas toute l'équipée au refuge des Sauvas, le jour de l'arrivée. |
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Quelques autres photos panoramiques prises depuis le plateau avec les antennes et les installations scientifiques. La photo au format plus classique fut prise au Nikon FM. A l'arrière plan, les fichiers des scans des négatifs du jetable. |
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