"Mes
déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos
clichés quotidiens"
N°16 : Nikon D700 reflex numérique et le Nikkor AF-S 28-300mm 3,5-5,6 –
2011-2023
C'est avec la tête dans le guidon : la préparation de mes cours d'Arts
Plastiques et d'Histoire de l'Art pour mes élèves de Thiers, la bagarre avec l'administration
du Lycée pour récupérer la salle spécialisée spoliée à mon arrivée dans
l'établissement que j'aurais dû réfléchir à l'achat de mon Nikon numérique.
J'avais attendu plusieurs années après l'annonce de la fabrication par Nikon
d'un reflex numérique plein format (FX), puis ensuite la sortie de l'appareil
photo qui allait enfin me permettre de renouer avec mes objectifs favoris de
mes Nikon argentiques. Du coup, je n'avais pas trop de temps à consacrer pour
l'achat de l'animal et c'est Béatrice qui s'y est collée. Elle a consulté les
différents avis sur Google et, en fonction de nos moyens, son choix s'est porté
sur le D700 associé au zoom Nikkor AF-S 28-300mm 3,5/5,6. Je n'étais pas très
chaud pour les zooms et je comptais
surtout utiliser mes focales fixes réputées pour avoir un meilleur piqué. Elle
avait lu que ce caillou Nikkor était une perle et moi je n'y voyais simplement une
alternative au transport fastidieux de mon parc d'objectifs. Le boitier était
disponible à la Fnac et nous avons dû commander le zoom qui est arrivé quinze
jours plus tard. Cela m'a donné le temps d'essayer mes objectifs fixes et
j'étais un peu déçu par mes premiers clichés avec mes 24, 55, 135 et mon
Micro-Nikkor. En réalité lorsque le zoom est arrivé, il m'a fait oublier
totalement mes objectifs favoris pour ce tout en un qui faisait en plus
automatiquement une mise au point particulièrement précise.
Comme je n'avais pas le temps de lire les manuels d'utilisation de plus
de 500 pages, j'ai été aussi très surpris par le fait que le D700 créait des
fichiers en double : des ".JPG" et des ".NEF" (RAW).
Stupidement, pendant plus d'un mois je n'ai gardé que les jpeg et jeté ces
fichiers RAW qui me prenaient de la place sur mon disque dur sans savoir que
c'étaient les plus importants, en quelque sorte les négatifs du numérique. C'est après avoir croisé Patrick Box, le
premier de mes photographes des Ateliers de Diderot, lors d'un vernissage, que
j'ai compris l'utilité des RAW et appris comment corriger les images sur
Photoshop. Depuis, je garde tout et retourne à la source si besoin.
Mon autre couac de démarrage, c'était le réglage de la sensibilité de
la prise de vue. Habitué aux 200 ou 400 asa de mes pellicules argentiques,
j'avais choisi ce type de sensibilité mais mes photos étaient souvent sous
exposées, surtout lors de prises de vue en intérieur pour les expositions
artistiques. Je me suis rendu compte qu'en intérieur 1600 asa convenaient mieux
pour éviter les bougés. C'est la gradation que j'ai fini par adopter pour l'ensemble
de mes photos quelles qu'elles soient, intérieures ou au soleil et je corrige systématiquement
à partir des fichiers RAW. La définition annoncée du D700 était de 12 millions
de pixels par image mais contrairement à mes Olympus précédents, il ne pouvait
pas prendre de vidéo.
Le D700 a commencé sa première année par une avalanche de cinq mille
photos et cela a continué comme ça pendant les six ou sept années qui ont
suivies avant de se ralentir vers 2017. Les rendez-vous artistiques ont
continué à être couverts : Biennales et Rencontres, œuvres et expositions en
tous genres avec cartels ou sans. Une utilisation intensive et usante mais le
Nikon répondait toujours présent avec son jeu de deux batteries et sa super
carte mémoire qui pouvait emmagasiner près de neuf cent clichés avant d'être
déchargés. Depuis 2017, et notre dernière Biennale de Venise des premiers
signes de fatigue ont commencé à apparaître au niveau de la peau de caoutchouc
du boitier. Ce fut un premier parement près de l'écran qui s'est détaché du
corps arrière de l'appareil, disparu lors d'une soirée à Trieste. Puis ce fut
le tour de toute la partie avant de se décoller du boitier, effet incroyable,
la peau avait grandi de deux à trois millimètres. J'ai voulu déposer l'appareil
chez un réparateur qui m'a dit que c'était un phénomène fréquent sur ce modèle,
que ce n'était rien qu'il fallait le recoller avec de la colle Pattex et couper
proprement avec des ciseaux le trop plein de caoutchouc. J'ai essayé de le faire.
Depuis les premières années déjà, la porte latérale de caoutchouc
masquant les prises de connexion s'était elle aussi agrandie et n'arrivait plus
à être contenue dans son logement, il y a quelques mois, après toutes ses années de ballotement, la
charnière souple a fini par se taillader et j'ai décidé d'arracher totalement
la porte et de couper les bavures de matière en laissant les prises apparentes
en permanence.
Un autre ennui récurrent, vient du capteur qui attrape des poussières
qui se voient sur les photos avec un ciel bleu uni. Là aussi, le conseil du
réparateur est logique : il faut retirer l'objectif, remonter le miroir et
souffler de l'air pour chasser les poussières les plus grosses qui se sont
déposées sur le capteur. Pour les plus petites, il n'y a rien à faire si ce
n'est corriger les images sur un logiciel de traitement d'image.
Mais la qualité que j'admire par-dessus tout dans cet appareil, c'est
sa solidité. Dès les premiers essais, il a subit des chocs plutôt violents qui
lui ont laissé des cicatrices définitives mais qui n'ont nuit en rien à son
fonctionnement. Un premier impact de l'objectif contre le lave-vaisselle a
brisé une arrête de métal qui sert de support au pare-soleil sans en empêcher
l'accroche et une bague d'aluminium autour de la lentille frontale a été
endommagée sans que la lentille n'ait la moindre rayure. Les chocs accidentels
ont continué comme ça de loin en loin. Le plus mémorable reste la chute de tout
l'appareil lors du spectacle "La nuit magique" du Festival Interceltique de Lorient au stade du Moustoir,
en 2018. Il faut savoir que le bestiau pèse près de deux kilos et qu'il est
tombé de presque un mètre de hauteur entre les sièges des gradins sur du béton
dans un grand bruit perturbant. Le boitier en fonte d'aluminium et la base en résine
polyester ont été fendus et des petits
bouts se sont détachés sous l'impact. Mais, miracle, tout a continué comme si
rien ne s'était passé.
Il y a deux ans, je commençais à avoir beaucoup d'images floues et je
m'étais rendu compte que les bagues de l'objectif zoom avaient pris du jeu.
J'ai amené l'appareil chez un réparateur qui m'a confirmé que Nikon ne fournissait
plus les pièces pour les modèles ayant plus de cinq ans. Je lui ai expliqué le
problème, il a regardé et m'a dit que le flou devait être provoqué par le jeu
de l'objectif. Il a été chercher un simple tournevis cruciforme et a entrepris
de resserrer les quatre vis à l'arrière de l'objectif. Super, en quatre tours
de mains, tout est rentré dans l'ordre et les photos sont plus nettes que jamais,
le Nikon D700 et son zoom étaient repartis pour une prochaine décennie
boulimiesque, du moins c'est ce que je souhaite.
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Premiers essais du Nikon D700 dans la maison avec les objectifs anciens. |
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Camera Raw dans Photoshop CS4 et dans Windows. Photo du bassin à Aix le 17 avril 2011. |
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Parmi les premières photos du Nikon D700, 2011-03-29, une série à l'Opéra de Marseille avec les photos prises en 400 asa (ligne du haut) et les mêmes corrigées en luminosité mais en JPG (ligne au milieu). |
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Fichiers Raw corrigés. Rencontres d'Arles, le 4 juillet 2011, avec l'expo "A partir de maintenant..." et "Inside Out" de JR, Gabriel Figueroa à l'Eglise des Frères Prêcheurs et quelques autres. |
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Photo de Trieste la nuit, le 3 août 2017, et de la Biennale de Venise à L'Arsenale, le 11 août 2017. |
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Deux images prises au FRAC de Marseille avec les élèves de Seconde de Thiers, à l'exposition de Pascale Stauth et Claude Queyrel "Les fantômes de la crique", le 6 février 2015. |
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Photos prises à la Fête du vent, le 16 septembre 2018. |
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Premier choc particulièrement violent. |
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8 août 2018, Images prises à la Nuit magique, Stade du Moustoir à Lorient lors du Festival Interceltique. |
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Les photos floues (1° colonne) avec l'expo "Les fleurs sauvages", au Couvent, le 30 août 2019, Enki Bilal, à la Criée, le 30 mai 2019, Irwin Wurm, au Musée Cantini, le 16 mai 2019. Les photos nettes (2° colonne), essais dans le magasin de la rue de Rome, le 3 septembre 2019 et deux photos prises le même jour depuis la maison : Echafaudage et grue. |
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Jacques avec son nouvel appareil, photographe de groupe à Aix_2011-08-09 photo d'Hervé_P1060360 - Le groupe, c'est Eugène et son fils William et avec l'appareil photo, c'est Françoise notre hôte, qui est aussi l'auteur des photos suivantes et de bien d'autres... |
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Jacques photographie les escaliers de La Friche Belle de Mai le 21 mai 2013ffffffffffffffffffFriche Belle de Mai J.R (134) photo de Françoise. |
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1 juin 2013 Jacques photographiant "Drop" de Tom Shannon, Château La Coste IMG_0895 Photo de Françoise. |
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1 juin 2013, Jacques photographie l'installation "Oak Room" d'Andy Goldsworthy au Château La Coste P1050930 - Photo d'Hervé ou Françoise. |
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14 juillet 2013, départ de Decise de Kawamata Quai de Trinquetaille vers Salins (68) - photo Françoise. |
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14 juillet 2013, au fil de l'eau, sur le Rhône, de Trinquetaille à Salins de Giraud en accompagnant "Decise" de Kawamata - photo de Françoise. |
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Génolhac 08 2014 (93) Lozère - photo de Françoise. |
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25 juin 2017 - Flâneries d'art d'Andréa Ferréol, Aix-en-Provence IMG_2828 - photo de Françoise. |
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12 mars 2022 - Château La Coste lors de la visite du pavillon de Richard Rogers (44) Photo de Françoise. Jacques devant l'œuvre "Komorebi" de Kengo Kuma. |