jeudi 2 septembre 2021

Aventure Facebook du 02-09-2021

 "Mes transports pas amoureux mais presque" ou "Ces mécaniques que j'ai roulées"

N°7 : Le Ford Transit de 1984 à 1996 (troisième et dernière période).

Véhicule alternatif ou véhicule dédié aux vacances le Transit nous attendait sagement, tous les ans, dans la région parisienne. L'Oncle Bruno venait de Maule tous les mois pour le démarrer et vérifier son état dans la ferme des Yvelines qu'il nous avait trouvé comme pension. Ce qui fait qu'il a toujours été opérationnel dès qu'on en avait besoin, chaque vacances, au premier tour de clef. Le souci, surtout les premières années où les enfants étaient tout petits, c'était la sécurité à bord. Le Transit était un trois places, il y avait donc trois ceintures de sécurité sur les sièges avant mais rien sur la banquette arrière aménagée par nous, sur un coffre, accolé au lit. Alors, on voyageait de nuit, de préférence, les enfants dormaient sur le lit ou jouaient au sol sur la moquette et ils adoraient ça. Par bonheur, il n'y a jamais eu de freinage en catastrophe qui aurait pu les projeter sur les parois capitonnées ou sur la lunette arrière. On ne voyageait jamais l'esprit tranquille !

Au début, on prenait encore les autoroutes au tarif presque double des voitures mais les années passant, sans oublier la gourmandise en Super du moteur, finirent par avoir raison de notre budget transport et on s'est dit que les nationales, finalement, n'avaient pas que des désavantages. Pourtant, chaque année ou presque, on faisait notre tour de France : de Paris à Mougins, de Mougins à Lorient, de Lorient à Paris, dans ce sens ou dans l'autre, tous les étés et une ou deux fois à Noël, pour garder une vie de famille et que nos parents voient grandir leurs petits-enfants. Et puis, en 1993, on est rentré définitivement sur Marseille et le Transit est devenu notre véhicule principal pour les trois années qui vont suivre.

Les orages d'août peuvent être sauvages en Provence et, lors d'une balade vers Sisteron, le Transit a essuyé une averse de grêle avant d'arriver à Manosque qui nous a tous terrifié et nous a obligé à nous arrêter sur la première aire venue. Les grêlons avaient la taille d'œufs de pigeons et martelaient les tôles comme des flashballs en continu. Nous avions un toit ouvrant en verre et la violence des impacts était si forte qu'on craignait à tous instants de voir la vitre exploser. Les enfants, juste en dessous, s'étaient repliés angoissés sur le lit et on a attendu que cela se calme. Dix minutes après, tout était fini, la vitre du toit avait résisté, on est sorti pour voir les marques sur la tôle mais là aussi, aucuns stigmates de l'agression passée, seuls les glaçons énormes jonchant le sol témoignaient qu'on n'avait pas rêvé.

Les balades en famille se sont plus raréfiées et le Transit me servait surtout pour aller au travail au lycée ou aux réunions pour les corrections du Bac. A l'époque, on corrigeait à Toulon les épreuves plastiques des deux Académies : Aix-Marseille et Nice. C'est là que j'y ai retrouvé pour la première fois Gilles Boudot, un camarade de la même promotion que moi à Luminy, vingt ans auparavant. J'avais toujours mon copilote officiel, Marie-Françoise, qui a fait plusieurs fois le trajet avec moi, sur cette banquette avant un peu spartiate, avec une vue imprenable sur le bitume et où on échangeait des anecdotes, plus ou moins personnelles, plus ou moins professionnelles, souvent à tue-tête, pour couvrir le bruit du moteur.

Puis sont devenus plus prégnants d'autres désagréments dus à son encombrement. Il m'arrivait le soir de chercher pendant parfois trois-quarts d'heure une place libre pour stationner le Transit près de chez nous dans le quartier des Cinq Avenues. Il y eut aussi des jours où je le garais très loin et je revenais le chercher tard le soir pour le rapprocher. Le sommet fut atteint lorsqu'un matin, je retrouvais le Transit les quatre roues crevées rue Lacépède et comme je m'étais collé le plus près possible au trottoir pour moins gêner la circulation j'avais une peine supplémentaire : la difficulté d'introduire le cric et de démonter les jantes. Vous pouvez imaginer la suite : démonter les roues une à une, les faire rouler jusqu'au garage le plus proche (le Renault des Chartreux), une fois réparées les remonter contre le trottoir. Il y a des malfaisants qui sont des Paganini dans leur discipline. Dès le lendemain, je cherchais une place de stationnement dans les garages/parkings surveillés du quartier. Pas un ne m'a accepté. Trop large, trop peu vitré ("on peut se cacher derrière pour vandaliser les véhicules d'autres clients"), bref - indésirable ici comme il avait pu l'être pour d'autres raisons en Martinique. Il a fallu se résoudre à lui trouver un remplaçant. J'ai trouvé à Célony, un garage qui vendait un Espace Renault d'occasion en très bon état malgré ses quatre ans. J'ai sauté sur l'affaire.

J'ai mis en vente le Transit pour une petite somme et un acheteur s'est présenté. C'était un jeune homme qui fabriquait des enceintes acoustiques et avait besoin d'un gros volume pour les transporter, la consommation d'essence ne lui posait pas de problème et pendant les années qui ont suivies, je revoyais régulièrement le Transit stationné ici et là, dans le quartier, très repérable à cause de ses élargisseurs d'ailes autour des roues et de son spoiler. En jetant un œil à l'intérieur, j'ai vu que l'aménagement en Van avait disparu : plus de coffres, ni de lit, ni de meuble cuisine/sanitaire mais le capitonnage et l'isolation avaient été conservés. Le Transit était reparti pour une quatrième vie, pour d'autres transports, mais cette fois-ci sans nous.
En noir et blanc, en bas, notre Cher oncle, Bruno Fasol qui s'est dévoué pour nous et notre Transit pendant de longues années et qu'on n'aura jamais assez remercié.

A gauche, 1988-05-13, Ariel et Chloé en Martinique, aux Manguiers. A droite, 1989-03-02, Ariel et Chloé sur le tapis, aux Manguiers.


1996-08-18 Chloé et Ariel en réalité devant la piscine de Papy, Mougins.

Au centre de la gauche, photogramme piqué à "Y-a-t 'il un pilote dans l'avion", à droite, travaux d'élèves pour l'épreuve de Production plastique du Bac du 23 juin 1999 (oui je sais c'est hors-période Transit mais je n'ai pas retrouvé des photos de 1993-1996, si j'en ai eu un jour).



1993-10-10 Cyril, Vincent, Ariel et Chloé dans le Transit à Aix-en-Provence chez les Colard.


mardi 3 août 2021

Aventure Facebook du 3-08-2021

 

"Mes transports pas amoureux mais presque" ou "Ces mécaniques que j'ai roulées"

N°6 : La 205 Peugeot de 1984.

Nous la voulions rouge mais nous l'avons eu blanche : "Rouge ! mais vous n'y pensez pas, on ne fait pas venir cette couleur ici. Les gens n'aiment pas." Pourtant, il y en avait quelques-unes de rouge sur l'île, mais les gens qui aimaient avaient dû les faire venir directement sans passer par le concessionnaire local. Elle était donc blanche, plus commune, plus passe-partout, plus anonyme pour les neuf ans qui vont suivre. Elle avait quatre portes, c'était mieux pour transporter des amis et pour les sièges-auto de bébés : Ariel naîtra quelques mois plus tard. Elle était vendue avec un autoradio de série et donc elle tentait les petits voleurs au courant. Baptisée, comme on dit, à seulement trois semaines, elle passait chez le carrossier pour réparations. Pour prendre la radio, le délinquant a fait un trou énorme dans la porte pour en arracher la serrure. Le policier du commissariat où j'ai fait ma déclaration m'a dit qu'il habitait près du centre commercial de Bellevue où cela avait eu lieu et que cela n'allait pas passer comme ça, foi de justicier patenté. Effectivement, quelques jours plus tard, j'étais convoqué au commissariat pour récupérer mon autoradio qui avait été retrouvé avec quelques autres. Qui ose dire qu'on n'a pas une police efficace ?

Assez basique, c'était loin d'un modèle GTI, mais elle convenait à merveille pour nos périples sur toutes les voies de l'île. Facile à stationner en ville ou à un départ de randonnée, bien suspendue et pas bégueule dans les virages si nombreux, elle a un peu rempli pour nous, le rôle du Transit en Algérie, c’est-à-dire nous amener en un temps record en n'importe quel point de l'île. Et on ne s'en est pas privé durant toute la durée de notre séjour, d'une anse à une baie, de mornes en traces, de la côte Caraïbe à celle de l'Atlantique. Que ce soit pour des bains de mer ou des balades à pied, pour notre plaisir et surtout pour celui des enfants, on en a fait des kilomètres sur cette île minuscule avec la 205. Elle aussi, comme le Transit à ses débuts, avait un défaut mécanique de conception : le levier de vitesses se désolidarisait régulièrement de la boite et il fallait changer un jeu de bagues de liaison, pas trop coûteux mais qui nécessitait un passage chez le garagiste à chaque fois. Le nôtre était un voisin des Manguiers qui suivait des stages chez BMW en Allemagne et était presque devenu salarié chez nous, en particulier à la fin de notre séjour. Son atelier avait un petit air d'officine de quimboiseur avec images pieuses et colliers de perles en plastique. Il avait surtout la spécificité de venir récupérer, lui ou son fils, la voiture en panne où qu'elle se trouva, du moment qu'on arrivait à lui téléphoner notre point d'abandon. Trouvez-moi une perle comme ça de ce côté-ci de l'Europe ?

Des coins magiques, en Martinique, ça ne manquait pas et il y en a un que j'ai pris souvent en photo, entre Case-Pilote et Bellefontaine, un morne herbeux surplombant la mer Caraïbe bien bleue où la 205 dans le soleil couchant me faisait penser au Monde de Christina d'Andrew Wyeth, à celui de Tideland de Terry Gilliam ou à une Pub d'un constructeur qui sortait ses griffes pour ce "Sacré numéro".

Un dimanche nous étions à la plage tout au sud de la Martinique, au Cap Chevalier, nous avions récolté des tas d'oursins et comme à notre habitude, on n'avait pas attendu pour les déguster sur place. Par chance, personne n'a été malade sauf moi, qui ne l'était jamais. J'ai fait une intoxication sévère qui m'a cloué au sol pendant une ou deux heures transpirant et gémissant, les entrailles agitées de spasmes. Le temps passait et j'étais totalement incapable de reprendre le volant pour rentrer à la maison. Heureusement, nous étions avec des amis et voisins, les Delphin, qui conduisaient tous les deux et étaient venus avec leur voiture. Pierre a pris Béatrice et tous les enfants dans sa voiture et Christine a pris le volant de la 205 avec un agonisant sur la banquette arrière. A l'arrivée, j'allais beaucoup mieux, les trépidations avaient certainement eu raison de mon empoisonnement.

Une autre fois, Chloé toute petite, s'était fait une petite coupure d'un centimètre au front lors d'une chute devant l'immeuble et Béatrice m'a demandé de la conduire rapidement à l'hôpital pour voir si cela ne nécessitait pas des points de suture. J'attache Chloé sur son rehausseur pour enfant et nous voilà partis à toute vitesse vers le Rond-Point du Vietnam héroïque où se trouvaient des soignants, à la clinique Saint Paul. Le médecin qui l'a vue, m'a dit que son entaille ne nécessitait pas de points mais il lui a mis des Steri-Strips par acquis de conscience. Ceci fait, nous repartons vers la maison mais le raccourci que j'ai pris pour revenir plus vite avait été défoncé par des pluies récentes et la 205 était fortement agitée latéralement et, dans un nid de poule, alors que nous étions presque arrivés à la maison, la tête de Chloé qui ballottait fortement a frappé la vitre de la portière violemment, juste sur la blessure frontale. Les Steri-Strips ont lâché et la plaie s'est rouverte en saignant abondamment. J'ai eu tellement honte de devoir la ramener à la clinique en avouant que cette fois c'était par ma faute qu'elle était martyrisée que nous l'avons soigné nous même avec des Steri-Strips que nous avions chez nous. Quel père indigne !

En juin 1993, j'obtenais ma mutation pour le Lycée Diderot à Marseille, on allait quitter la Martinique après un séjour de dix ans et la 205, qui était de plus en plus souvent en panne ne nous accompagnerait pas. Je l'ai donc proposée à Monsieur Almont, mon garagiste attitré qui était intéressé pour en faire un véhicule de courtoisie. C'est vers cette époque que j'ai fait connaissance avec Dominique Berthet qui venait pour ouvrir une antenne Arts Plastiques à la Fac de Fort-de-France. Il cherchait un véhicule pour sa compagne et sachant que je laisserais le mien sur l'île, il s'est arrangé avec mon garagiste pour être mon acheteur. J'ai su plus tard qu'il n'avait pas fait une très bonne affaire.

Mes transports 32

Mes transports 33

Mes transports 34

Mes transports 35

Mes transports 36

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 52 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 53 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 54 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 55 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 56 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1983-12 Nikon F3 - Ekta - 57 Entre Bellefontaine et Le Carbet, Martinique

1984-06 Nikon F3 - Ekta - 12 Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1985-06 Nikon F3 - Ekta - 11 Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1985-06 Nikon F3 - Ekta - 12 Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1985-06 Nikon F3 - Ekta - 13 Notre 205 au Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1985-06 Nikon F3 - Ekta - 14 Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1985-06 Nikon F3 - Ekta - 15 Couchant près de Bellefontaine, Martinique

1989-05 Nikon F3 - Ektachrome - 6 Point de vue vers Bellefontaine, Martinique

1989-05 Nikon F3 - Ektachrome - 7 Point de vue vers Bellefontaine, Martinique

1989-05 Nikon F3 - Ektachrome - 8 Point de vue vers Bellefontaine, Martinique

1989-05 Nikon F3 - Ektachrome - 9 Point de vue vers Bellefontaine, Martinique


samedi 31 juillet 2021

Aventure Facebook du 30-07-2021

"Mes transports pas amoureux mais presque" ou "Ces mécaniques que j'ai roulées"

N°5 : Le Ford Transit de 1982 à1984 (deuxième période).

En août 1982, le Transit rentrait à "L'Atelier" pour quelques jours de relooking. Comme vous l'avez vu précédemment, la somme gagnée à "Jeune Afrique" en 1981, nous avait permis de verser les premières mensualités pour le Transit mais surtout avait rendu possible un voyage à New York, avec notre ami Daniel, où nous avons fait un séjour d'un mois et demi. Nous étions revenus gavés d'images d'Epinal des States : des rollers skates dans Central Park aux Yellow Cabs à Time Square, nous découvrions les premiers graphs mobiles sur les rames de Métro : éclairs hallucinés et colorés dont on ne s'est jamais trop remis. J'avais photographié pas mal de graphs fixes à Staten Island qui me plaisaient bien et c'est naturellement au vocabulaire graphique des graffitis new-yorkais que j'ai pensé pour habiller ma mini rame perso. Dans la Grosse Pomme, on avait vu des vans aussi et c'était un peu dans cet esprit qu'on avait aménagé le Transit. A l'époque, je feuilletais des revues genre "Chromes et flammes" et "Nitro" : les pneus californiens "Pos-a-traction" et les peintures "Candy Apple" étaient pour nous des incontournables d'une customisation réussie. Comme Claude Venturelli était un pro de la peinture sur carrosserie, il s'est chargé de m'acheter les couleurs qui correspondaient à mes photographies modèles et les paillettes diffractantes à noyer dans les multiples couches de vernis polyuréthane. Il m'a aussi repeint entièrement en blanc immaculé les tôles un peu défraichies par le périple algérien. Je me suis donc attelé à la tache de reproduire les graphs new-yorkais choisis sur les différents panneaux du Transit avec l'aérographe professionnel de Claude et quelques jours plus tard c'était terminé. Jean-Paul, avec son savoir-faire, m'a même reproduit des typos publicitaires qui surnageaient entre les graphs pour un trompe-l'œil encore plus fidèle. Claude a verni l'ensemble des huit couches incrustées des paillettes. Pour sa première sortie à Cannes, le Transit a été repéré par un journaliste de "Créations", organe des pédagogies Freinet, qui travaillait sur un article où il était question de "customs de petits et de grands".

Ensuite, nous sommes remontés sur Paris où se trouvait mon nouveau poste. Le Transit dormait au pied de chez nous, dans la rue Boinot, entre Montmartre et Clignancourt, où nous habitions, et n'a jamais été vandalisé. Une seule fois, alors que nous étions en virée à Lille, chez Véro, une main amoureuse avait tracé au pinceau dégoulinant un "Love" rouge et baveux, pendant la nuit.

En septembre 1983, je quittais mon poste de Goussainville pour une mutation à Fort-de-France, en Martinique. J'avais droit à un container pour mes effets personnels, j'y ai mis surtout ma camionnette et quelques cantines d'affaires.

La Martinique est une petite île des Caraïbes, les routes sont étroites et les véhicules particuliers modestes ou discrets, leurs conducteurs pas toujours scrupuleux sur le respect de leur droite. Bref, un peu l'inverse de la spécificité de notre Transit qui était large et voyant. Bariolé comme il était, il rappelait aux gens les guimbardes de Vaval, souffre-douleurs pétaradants des Carnavals. Pas un début de semaine ne se passait sans qu'un élève me dise qu'il avait vu le Transit le dimanche à la Caravelle, au Prêcheur ou aux Salines. Mieux qu'une balise Argos ou un bracelet pénitencier, mon étendard à roulettes ne pouvait pas cacher ma présence ici ou là et le "maquerellage/makrêlage" allait bon train. En rajoutant le fait qu'on boit encore davantage lorsqu'il y a des fêtes : "Vaval" bien sûr mais aussi le lundi de Pentecôte, jour du "Matoutou" ou encore "La Fête des mères".

Le premier accrochage a eu lieu le soir du Mardi Gras, le conducteur du véhicule adverse était travesti en femme (un classique) et s'est raccroché à sa portière pour ne pas s'affaler sur la route pour remplir son constat amiable. Quelques mois après, le jour de la Fête des Mères, un autre chauffard, lui aussi chargé en rhum, ratait son virage et me frappait au niveau de l'aile et de la portière avant. Il n'y avait pas de concessionnaire Ford en Martinique et je ne pouvais pas faire réparer mes dégâts qui nécessitaient de changer entièrement porte et aile. Nous avons alors compris avec certitude que notre cher Transit n'avait pas sa place sous ces tropiques-là et qu'il allait falloir lui trouver un remplaçant d'urgence. Les 205 Peugeot se vendaient comme des petits pains aux dires de la commerciale. Il y en avait effectivement beaucoup en circulation, elles étaient petites, compactes et maniables, idéales pour les routes martiniquaises et leurs usagers parfois approximatifs. On en a commandé une et on a renvoyé le Transit amoché en métropole.

Venu en quinze jour par bateau, le Transit a été chargé sur un Boeing 747 d'Air France Cargo et a été déchargé neuf à dix heures plus tard à Orly où je le récupérais pour le faire réparer. La partie réparée était blanche, cela m'aurait coûté trop cher de racheter les multiples couleurs, les paillettes et de faire refaire les multiples couches de vernis. La mort dans l'âme, je le faisais repeindre entièrement en blanc classique et il nous attendrait sagement dans une ferme des Yvelines pour nos déplacements métropolitains entre le Midi et l'Ouest, à chaque vacances d'été.


De haut en bas et de droite à gauche : Manhattanville Bus Depot, près de l'Hudson River et de la Columbia University, New York, un taxi jaune, Yellow Cab - 163 42° rue de nuit, New York et 31 Taxi à Time Square, New York, Van arc en ciel, Eight Avenue, New York, Faux Polaroid - Béatrice et Jacques skateurs à la manière de Munoz & Sampayo, Vrais Polaroids - Jacques et Béatrice au Mac Donald et dans le Métro, Graffitii sur des toilettes publiques, New York et à Staten Island, New York. 



De haut en bas et de droite à gauche : Le Transit Rue Boinot, Paris octobre 1982, Transit à Lezennes (Love), quartier de Lille en novembre 1982, Le Mariage de Bruno et Françoise et le Transit customisé au mariage de Bruno et Françoise, Dampierre-sur-Loire en Saumur en juin 1983.


Carnaval de Fort-de-France en février 1984 ; les guimbardes et les hommes travestis en femmes.

De haut en bas et de droite à gauche de novembre à décembre 1983 : Le Diamant et le Morne Larcher vu de la plage de Sainte Luce, Martinique, La côte Atlantique, de la Caravelle à Grand-Rivière, Martinique, Habitation Dubuc, La Caravelle, Martinique, L'immense fromager avec Béatrice près de Saint-Pierre, Martinique, Le Diamant et le Morne Larcher vu de la plage des Salines, Martinique, Cocotiers à l'Anse Ceron, Martinique, Maison de pécheur sur un îlet, Le Marin, Martinique, Le Diamant et le Morne Larcher vu de la plage des Salines, Martinique.

Les deux photos de droite : Le Transit accidenté à Desbrosses-la-vallée, Fort-de-France, Martinique en juin 1984.


Carte postale : Graffiti K-Bird, 1978, Handball Court, Bronx, NYC by Rafael Santiago.

Juillet 1982 : Créations n°12 - revue des pédagogies Freinet, article "Custom de petits et grands"_ couverture.

Juillet 1982 : Créations n°12 - revue des pédagogies Freinet, article "Custom de petits et grands"_ pages.

Juillet/Août 1982 - Le Transit (premiers jours sur un chantier à Cannes).

Juillet/Août 1982 - Le Transit (premiers jours sur un chantier à Cannes).

Juillet/Août 1982 - Le Transit (premiers jours sur un chantier à Cannes).


Juillet/Août 1982 - Le Transit (premiers jours sur un chantier à Cannes).


Juillet/Août 1982 - Le Transit (premiers jours sur un chantier à Cannes).


Novembre 1983 Le Transit à la Caravelle, Martinique.

Novembre 1983 Le Transit à Sainte-Marie, Martinique.

Le capot du Transit accidenté, Desbrosses-la-vallée, Fort-de-France, avril 1984.

Le Transit accidenté chez nous, Desbrosses-la-vallée, Fort-de-France, avril 1984.