mercredi 7 juillet 2021

Aventure Facebook du 7-07-2021

 "Mes transports pas amoureux mais presque" ou "Ces mécaniques que j'ai roulées"

N°3 : La 2 CV Citroën de 1964.

Ma première voiture ne pouvait-être qu'une 2 CV. Ce fût la première voiture de mon père. Ça avait été celle de Gaby, mon meilleur copain de Fac, mais aussi celle de Machu, d'Edmond et de Gaétan (qui en ont eu même plusieurs). Après avoir passé mon permis de conduire par stage d'une semaine, en août 1978, à Nice, je me suis mis en quête de me trouver ma "deuche" à moi. Je l'ai trouvée à Vallauris. Elle était bleue avec des bandes jaunes, n'avait pas de banquette arrière et un rotor de dynamo trop usé pour pouvoir assurer la recharge de la batterie, bref c'était une vieille dame de 14 ans, pas mal fatiguée mais qui avait de beaux restes. Le 13 septembre, marché conclu pour 700 francs, mon "90 aimanté" aux fesses, je ramenais ma splendeur, à Mougins, pour la faire voir à mon père et à mon frère Michel qui s'y connaissaient en voitures d'occasion. Leur expertise a établi que je n'avais pas fait une trop mauvaise affaire mais qu'il était hors de question que je rejoigne mon poste à Lyon et Vénissieux sans avoir fait quelques réparations urgentes : la dynamo et d'autres broutilles dont je n'ai pas gardé le souvenir. J'ai donc été prendre mon poste et mon appartement à Vénissieux avec le train et je suis revenu récupérer mon escargot le weekend suivant. Michel m'avait tout réparé lui-même sauf la dynamo qu'il avait fait réaléser par un électricien auto pour une somme négligeable.

Lorsque j'ai pris la route vers Lyon, je me suis rendu compte que si le moteur tournait comme une horloge, les roues n'avançaient pas aussi vite que je le souhaitais et il y aurait eu peu de risques que je dépasse mon autorisation des 90 kms/h imposés aux conducteurs débutants. Mais ce fut lorsque j'essayais d'aller à Paris avec mon bolide que je me suis rendu compte que les voyages étaient horriblement longs. La moindre côte, le moindre faux plat et l'aiguille du compteur descendait, descendait. Pourtant, même si j'ai vite renoncé à l'utiliser pour des trajets longs, de sauts de puces pour des courses sur Lyon en petites balades dans les bourgades villes avoisinantes, j'en ai fait des kilomètres cette année-là avec ma 2 CV. Certaines péripéties et anecdotes sont racontées dans ma série du "Surréalisme facile en 10 leçons" ici même à "La tentative Blogger 91" dans des "Spécial 2 CV".

Et puis, pour les vacances de Pâques 1979, Béatrice et Daniel sont descendu de Paris pour me retrouver. J'avais acheté une banquette arrière et différentes pièces chez un ferrailleur de Vienne pour améliorer ma bagnole et le confort de mes passagers. J'envisageais de la repeindre plus tard avec des options très personnelles, un tantinet provocatrices. Nous sommes partis pour un périple qui s'est avéré riche en décors, en découvertes et surtout dévoreur de kilomètres. Le but au départ, c'était le Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives dans la Drôme et le Vercors mais après on a filé sur Montélimar, puis les gorges de l'Ardèche, puis la Lozère et on a fait un crochet pour aller voir Gaétan à Génolhac qui n'était pas là, alors on a poursuivi jusqu'à Montpellier pour aller chez les parents de Daniel. Daniel y est resté. Avec Béatrice, nous avons repris la route pour tenter une deuxième fois de retrouver Gaétan à Génolhac, on s'est arrêté au château de Portes à demi écroulé et en pleine restauration puis, Gaétan n'étant toujours pas arrivé à Génolhac on redescendait vers Nîmes dans l'espoir de terminer notre odyssée à Mougins. Le voyage de plus de 1500 kms en une semaine avait pas mal usé ma vigilance. Dans un champ, près d'Uzès un cheval paissait, non plutôt un poney, non plutôt un cheval ou un poney ou alors un mulet et Boum, un grand bruit de verre brisé et de tôles tordues, j'avais explosé ma deuche contre le parapet d'un pont romain, en pleine ligne droite. Béatrice avait fracassé le pare-brise et moi j'avais plié la tablette sous le volant avec mes genoux. Comme nous n'étions qu'à quelques kilomètres d'Uzès, on a fait du stop pour trouver un ferrailleur qui veuille bien dégager l'épave. Par chance, celui qu'on a contacté cherchait un moteur de 2 CV et le soir même, nous prenions le train pour finir notre voyage avec 500 francs en poche donné par le ferrailleur pour notre épave. J'avais roulé presque toute mon année scolaire pour 200 F + le carburant. Ne cherchez pas, je n'ai jamais trouvé depuis un véhicule qui m'ait coûté aussi peu cher du kilomètre.







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