"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"
N° 1 : L'Atari
1040 ST.
Mon tout premier ordinateur,
c'était en 1991, en Martinique. Il avait un nom qui évoquait les effluves
d'Afrique et une couleur d'éléphant : "Atari 1040 ST". Mes copains,
en Guadeloupe, avaient plutôt opté pour la concurrence qui en imposait
davantage par son titre d'autorité supérieure de la Marine :
"Commodore", leur machine s'appelait "Amiga 500". Commodore
était surtout connu pour ses calculatrices et Atari pour ses jeux vidéo :
"Pong", "Breakout", etc…
Ma machine avait été achetée à
Paris, en juillet, au début des vacances et à notre arrivée en Martinique, on
avait repayé notre ordi, une deuxième fois ou presque, cela s'appelait "l'Octroi
de mer" et c'est une taxe toujours en vigueur dans les DOM.
Internet n'existait pas encore,
tout au moins pour le grand public et nous avions acheté cette nouveauté en
pensant faciliter la rédaction et la mise en page de notre revue "Papaï",
bulletin de liaison entre les profs d'Arts Plastiques des Antilles-Guyane.
L'apprentissage en fut relativement facile grâce à l'aide sollicitée par
téléphone à nos amis de Guadeloupe qui avaient quelques mois d'avance en
pratique. Un écueil, pourtant si évident aujourd'hui, nous a donné pas mal de
fil à retordre et de coups de fil en Guadeloupe, jusque tard dans la nuit : on
avait du mal à assimiler la notion de "sauver/enregistrer". Que de
fichiers perdus et de disquettes vides dans les premiers temps, beaucoup
d'heures de travail réduites à néant. A partir de ce moment, nous avons investi
dans de la documentation, en particulier dans les guides Marabout et on a
repris à partir du béaba en fonction de nos besoins basiques. Au fur et à
mesure, nous avons dompté l'animal et même plus - entrevu les possibilités
graphiques de ce genre d'appareil.
Je me suis alors inscrit à des
stages de formation à l'Ecole Normale de Fort-de-France et un monsieur venait
de Paris, chaque année, nous apprendre à faire des images et de petites animations
avec nos machines mais lui ne jurait que par "Apple-Macintosh" et
"Photoshop". Il nous apprenait à nous servir de "Degas
Elite", de "Cyber Studio", "Deluxe Paint",
"Canvas" et bien d'autres logiciels.
C'est aussi à cette période que
nous avions fait connaissance avec les bugs et les virus (voir les trois pages
de "Mes artistes associés" dans le dernier numéro de Papaï en juin
1992, ci-après, ainsi que sur mes pages du blog, Tentative Blogger
92 du 15-11-2020 et Tentative Blogger 104 du 01-06-2021). Avec les copains, on
s'échangeait des disquettes avec des petits programmes, bien souvent de petits
jeux vidéo récupérés dans des revues dédiées comme "ST Magazine",
"Atari magazine", puis "Start Micro Magazine", des
casse-briques et des jeux de mémorisation. Si par malheur une disquette était
infectée par un virus, c'était encore d'autres heures passées à la trappe. Très
vite, nous avons compris que rédiger et jouer sur la même machine était à la
fois chronophage et suicidaire.
Il a donc fallu envisager
l'achat d'une autre bécane, et l'année suivante on rentrait de vacances avec un
autre Atari, le Méga STE.
"Papaï N°X" de juin 1992, 3 pages. |
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