dimanche 8 mai 2022

Aventure Facebook du 8-05-2022

"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N° 1 : L'Atari 1040 ST.

Mon tout premier ordinateur, c'était en 1991, en Martinique. Il avait un nom qui évoquait les effluves d'Afrique et une couleur d'éléphant : "Atari 1040 ST". Mes copains, en Guadeloupe, avaient plutôt opté pour la concurrence qui en imposait davantage par son titre d'autorité supérieure de la Marine : "Commodore", leur machine s'appelait "Amiga 500". Commodore était surtout connu pour ses calculatrices et Atari pour ses jeux vidéo : "Pong", "Breakout", etc…

Ma machine avait été achetée à Paris, en juillet, au début des vacances et à notre arrivée en Martinique, on avait repayé notre ordi, une deuxième fois ou presque, cela s'appelait "l'Octroi de mer" et c'est une taxe toujours en vigueur dans les DOM.

Internet n'existait pas encore, tout au moins pour le grand public et nous avions acheté cette nouveauté en pensant faciliter la rédaction et la mise en page de notre revue "Papaï", bulletin de liaison entre les profs d'Arts Plastiques des Antilles-Guyane. L'apprentissage en fut relativement facile grâce à l'aide sollicitée par téléphone à nos amis de Guadeloupe qui avaient quelques mois d'avance en pratique. Un écueil, pourtant si évident aujourd'hui, nous a donné pas mal de fil à retordre et de coups de fil en Guadeloupe, jusque tard dans la nuit : on avait du mal à assimiler la notion de "sauver/enregistrer". Que de fichiers perdus et de disquettes vides dans les premiers temps, beaucoup d'heures de travail réduites à néant. A partir de ce moment, nous avons investi dans de la documentation, en particulier dans les guides Marabout et on a repris à partir du béaba en fonction de nos besoins basiques. Au fur et à mesure, nous avons dompté l'animal et même plus - entrevu les possibilités graphiques de ce genre d'appareil.

Je me suis alors inscrit à des stages de formation à l'Ecole Normale de Fort-de-France et un monsieur venait de Paris, chaque année, nous apprendre à faire des images et de petites animations avec nos machines mais lui ne jurait que par "Apple-Macintosh" et "Photoshop". Il nous apprenait à nous servir de "Degas Elite", de "Cyber Studio", "Deluxe Paint", "Canvas" et bien d'autres logiciels.

C'est aussi à cette période que nous avions fait connaissance avec les bugs et les virus (voir les trois pages de "Mes artistes associés" dans le dernier numéro de Papaï en juin 1992, ci-après, ainsi que sur mes pages du blog, Tentative Blogger 92 du 15-11-2020 et Tentative Blogger 104 du 01-06-2021). Avec les copains, on s'échangeait des disquettes avec des petits programmes, bien souvent de petits jeux vidéo récupérés dans des revues dédiées comme "ST Magazine", "Atari magazine", puis "Start Micro Magazine", des casse-briques et des jeux de mémorisation. Si par malheur une disquette était infectée par un virus, c'était encore d'autres heures passées à la trappe. Très vite, nous avons compris que rédiger et jouer sur la même machine était à la fois chronophage et suicidaire.

Il a donc fallu envisager l'achat d'une autre bécane, et l'année suivante on rentrait de vacances avec un autre Atari, le Méga STE.









"Papaï N°X" de juin 1992, 3 pages.




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