"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"
N°2 : L'Atari Mega STE.
Le Mega STE, c'était un peu
une version sur-vitaminée du 1040 mais avec un design moins enlevé et plus
mastoc, presque soviétique. La pub le qualifiait de poste de travail pour
bureautique. On ne rigole pas avec le travail, c'est du lourd. Cela convenait
parfaitement surtout qu'on n'en était pas encore à la PAO (Publication Assistée
par Ordinateur) et que pour Papaï, notre Atari avait été employé uniquement
pour frapper du texte au kilomètre ou plutôt former des pavés de textes assemblés
ensuite aux ciseaux et à la colle avant de passer à la photocopieuse. La révolution
technologique c'était bien le but mais par paliers ça ne semblait pas plus mal.
"Expérience profite
aux êtres intelligents", comme le dit un proverbe, et cette fois-là, à
l'arrivée à l'aéroport du Lamentin, nous nous sommes bien gardés de déclarer
notre achat informatique aux douaniers. Nous avions jeté les emballages à Paris
et mêlé les différents morceaux (clavier, souris, unité centrale, cordons
divers) au milieu de nos vêtements, au fond des sacs. Les douaniers n'ont
fouillé que sommairement nos affaires et nous avons fait rentrer en toute illégalité
notre machine en Martinique. Un autre proverbe martiniquais, comme profession
de foi et nom, sur la coque d'un gommier a calmé notre conscience : "Débrouillard
pas péché", on ne va pas chipoter pour l'accent.
Dans nos bagages, nous
ramenions aussi "Le Rédacteur 4", notre logiciel de traitement de
texte, concocté et affiné à Toulouse par "Epigraf". Nous avons acheté
sur place un écran noir et blanc, qu'on aurait eu du mal à déguiser en chemise
hawaïenne pour le voyage. Nous avions décidé d'arrêter Papaï quelques mois
avant mais le Rédacteur allait beaucoup me servir pour mes cours de Préparation
au CAPES d'Arts Plastiques dont j'avais pris la charge à L'Ecole Normale de
Fort-de-France, sur la question des rapports entre "Peinture et
photographie au XIX siècle".
En juillet 1993, nous
quittions définitivement la Martinique pour Marseille et nos deux ordinateurs
nous accompagnaient dans notre nouvelle vie. Les enfants grandissaient et
avaient pris goût à jouer sur l'Atari comme ils le faisaient sur leurs consoles
Sega et Nintendo. Moi, j'avais mes cours de Lycée à construire et
naturellement, le 1040 ST avec l'écran couleurs est devenu leur machine et je
me suis réservé le Mega STE et son écran monochrome pour travailler. D'autres
accessoires indispensables, dits périphériques, ont complété ces équipements, des
joysticks pour le 1040 et un Handy scanner pour le Mega STE. En plus des cours
et d'extras pédagogiques, je gérais les notes de mes élèves avec des logiciels
comme "Le Professeur", un ancêtre de "Pronote".
En 1997, Bill Gates devenait
l'homme le plus riche du monde et dans la foulée rachetait, Apple. Microsoft écrasait
définitivement toute concurrence sur le marché de l'informatique familiale. Nos
Atari chéris étaient déjà devenus des pièces de musées, comme les Amiga un ou
deux ans auparavant. Dorénavant, ils occuperaient un peu le rôle de consoles de
jeu à la maison pendant les quelques années qui suivront. En 1998, j'optais
pour l'achat un PC compatible, comme on disait à cette époque. Les enfants
souhaitaient une machine permettant de jouer et d'échanger avec leurs copains équipés
en majorité de PC sous Windows. Le choix se porta donc sur un PC Packard Bell
et c'est une tout autre histoire.
Dans l'écran couleur - Batman the Movie ©1989 Ocean software Limited. Boite de Elf ©1991 Ocean software Limited. Pac-Man © 1982-2006 Atari Castle Frankenstein © 1991 Atari ST Pipe Mania © 1989 Atari ST |
Le Mega STE en 2018 |
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