samedi 30 juillet 2022

Aventure Facebook du 30-07-2022

 "Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°2 : Kodak Brownie Starlet Camera 4x4 – 1966

Mon premier appareil photo, entièrement à moi, était une petite boite presque carrée en matière plastique noire avec une façade en aluminium et un joli petit sac en cuir épais. Je ne sais plus si c'était un cadeau de Noël ou pour un anniversaire mais j'étais adolescent quand je l'ai reçu et ça m'avait enchanté sur le coup. En fait, la photo argentique a toujours eu un coût non négligeable et pour un enfant de famille nombreuse, donc sans revenus propres, une fois essayé un ou deux rouleaux de pellicule, j'ai très vite arrêté de l'utiliser. Le Brownie Starlet s'est retrouvé remisé dans un placard d'où il ne sortait que pour de rares occasions. Comme tous ces appareils bon marché à l'achat, la qualité n'était pas au rendez-vous : images sans grande définition, souvent floues, bougées, sur ou sous exposées, et j'en passe sur les rayures, superpositions et autres voilages divers. A vous dégouter un débutant de faire des photos.

Je ne sais plus ce qu'est devenu cet appareil, ni les quelques négatifs et tirages qui ont forcément existés, même peu nombreux.  Il ne me reste en fait qu'un cliché réalisé avec cet appareil que j'ai conservé depuis ces années, c'est une image de mon petit frère Christian en 1972, à deux ou trois ans, elle me plait bien, elle est acceptablement nette et c'est tout à fait lui, optimiste et déterminé.






jeudi 28 juillet 2022

Aventure Facebook du 28-07-2022

 

"Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°1 : Kodak Modèle 620 à soufflet Anastigmat  6x9 – 1953

Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu des appareils photos à la maison. C'était ces appareils qui servaient à capter, presque exclusivement, les gens de la famille que je retrouvais régulièrement dans les albums de photos. Il y avait l'oncle Gilbert costumé en spahi, en centurion romain, mon père barbu et "emburnoussé" comme un bédouin avec des chiens sur un tapis. Le grand père Frances dans l'encoignure d'une fenêtre tenant ma grande sœur bébé avec une crête de cheveux et notre cousine Lucette gamine. Maman jeune tenant l'un de nous au bras, d'autres enfants, et toujours pleins de bébés, nus sur des buffets, dans des poussettes, à vélo, à pied, à la plage… Bref, des albums comme il doit y en avoir dans toutes les familles de ma génération avec trois à quatre images en noir et blanc par page qu'on feuilletait avec délicatesse et qu'on finissait par connaitre par cœur.

Mon père avait un appareil magique, un Kodak à soufflet qui se repliait et se rangeait dans un petit sac de cuir marron. Le collimateur du viseur se repliait également avec un petit claquement de ressort. Magique je vous dis, comme un chapeau claque ! C'était un objet précieux qu'on n'avait pas le droit de toucher seuls mais on nous laissait parfois viser une photo potentielle. J'appris plus tard que les négatifs étaient grands, du 6 x 9 cm, lorsqu'un autre appareil était rentré dans la maison, un reflex 24 x 36 (mm) qui prenait des images en couleurs et des diapositives. Les photos n'étaient plus réservées aux images de personnes et les paysages faisaient leur show mais projetées sur un écran et non plus dans les albums.

Dans le début des années 1970, alors que j'étais à la Fac d'Arts Plastiques, à Luminy, et que nous commencions à prendre des cours de photo avec Monsieur Finidori, je développais et tirais sur papier mes négatifs, j'ai eu besoin d'utiliser un appareil personnel et mon père me prêta les siens dont le Kodak à soufflet. Je n'ai jamais pris une seule photo avec parce que le matériel de développement et les agrandisseurs du labo-photo ne permettaient pas les tirages d'aussi grands négatifs. Le Kodak à soufflet est resté dans ma chambre de Cité U, bien rangé dans son sac de cuir sur une étagère. La fin de l'année arrivant, mes parents devaient venir me récupérer avec toutes mes affaires un weekend. Pour ne pas payer un mois entamé de loyer pour un jour ou deux, des copains qui habitaient au camping du Redon me proposèrent de m'héberger chez eux. Proposition acceptée, mes parents vinrent me déménager quelques jours après, depuis leur bungalow du camping. Tout a été récupéré sauf le Kodak qui a été oublié dans un coin. Au milieu de l'été, lorsqu'on s'est aperçu qu'il n'était pas revenu à la maison, j'ai appelé un des copains du camping qui m'a dit qu'il avait bien trouvé cet appareil, qu'il ne savait pas à qui il appartenait et qu'il l'avait déposé à tout hasard dans le labo-photo de la Fac. Bien évidemment, à la rentrée suivante, la visite au labo-photo confirmait mes craintes, quelqu'un de passage avait trouvé le bijou Kodak à soufflet bien à son goût et l'avait adopté sans laisser de traces. L'appareil de prestidigitateur s'était escamoté tout seul une ultime fois.


Anne-Marie au bras de Maman, Tonton Gigi en uniforme militaire, le mariage de Papa et Maman, Anne-Marie Geneviève et moi déguisés en religieux, Anne-Marie et moi en religieux, une autre à vélo, Anne-Marie à Inkermann, Geneviève jouant dans l'eau, moi dans un parc, moi et Geneviève dans un landau, Anne-Marie dans la poussette et deux petites filles, Tante Ginette, photos prises en Algérie entre 1949 et 1955.



Anne-Marie sur un banc avec le Kodak à soufflet, Inkermann, 1953.

Maman et tante Ginette avec l'étui du Kodak à soufflet, Inkermann.

La cousine Lucette et Grand-père Frances tenant Anne-Marie bébé, Miliana en 1950 ou 1951.

Papa avec un appareil photo en mains, début des années 50.

Bébé nu qui faisait déjà des ombres avec ses pieds, Inkermann, 1951 ou 1952.

Deux familles Holzl sur le perron à L'Union, en 1958. Maman, Papa, Michel, Tata Suzette, Claude, Anne-Marie, Annie-Pierre, Jacques, Geneviève, Marie-Gille. C'est certainement l'oncle Gilbert qui a pris la photo, il est le seul à ne pas figurer sur le cliché.











mardi 19 juillet 2022

Aventure Facebook du 18-07-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°7 : Le PC Be Quiet!
Il porte bien son nom, avant lui, je n'avais jamais connu d'ordinateur plus silencieux. Même en tendant l'oreille aucune ventilation n'est décelable, seuls les voyants d'activité permettent de voir qu'il est en marche. Je l'avais acheté en juin 2020, chez Materiel.net, à Aix-en-Provence et j'avais été exaucé dans mes souhaits et mes choix alors même que le niveau sonore n'entrait pas dans mes motivations originelles. Un peu jaloux des machines de mes enfants avec leurs deux écrans, celui-ci se devait d'avoir, lui aussi, l'allure des ordis de traders. Avec ses deux écrans en V, le coin informatique n'avait jamais aussi bien porté son nom. Flanqué de deux dalles Samsung SF350 de 24 pouces accolées, je quittais le Cinémascope pour l'Imax sans me rendre compte que le spectacle était aussi à l'intérieur de la tour. Invisible aux yeux de tous, la carte graphique déclinait chaque minute toutes les variations chromatiques de son logo changeant, observables uniquement lorsque la tour était ouverte, ce qui était exceptionnel, voire jamais.
Comment avais-je pu vivre jusque-là avec un seul écran ? Dorénavant, je ne saurais plus faire autrement. Les mails sur un écran et Internet sur l'autre en même temps ; les images à retoucher sur la gauche et les outils sur la droite ; les vidéos d'un côté et les recherches de l'autre, des dossiers ici et d'autres là, tout ça interchangeable à volonté, la décadence a parfois du bon et même du délectable.
A part que celui-ci tourne sous Windows 10, tout ce que je faisais avec le Poséidon s'est poursuivi dans une continuité plus confortable visuellement. Terminer mes numérisations de diapositives et de négatifs 24 x 36 dans ces conditions, c'était plus du plaisir que du travail. Passer parfois près d'une heure sur une même diapositive mal traitée sous les tropiques et envahie par les moisissures semblait moins fastidieux sur ce matériel qu'auparavant. La technique du clonage de groupes de pixels restait pourtant la même mais semblait moins lassante et moins débilitante. J'allais pouvoir passer à d'autres choses et ce fut la reprise des photomontages que j'avais commencé dans les années 70 et 80 mais en oubliant les ciseaux et la colle, les papiers Canson mi-teintes, la règle et le Rottring. Mon allié principal était Google avec ses milliards d'images et ses fans de tout et de n'importe quoi à qui j'empruntais les images d'objets disparus ou plutôt devenus très rares, pour raconter des anecdotes personnelles vécues. Tous les anachronismes, perspectives contrariées et l'ironie, inclus dans les montages, loin de pervertir le texte d'accompagnement, comblaient le grand écart inhérent à la distance des souvenirs et à leur transcription visuelle actuelle. Les trouvailles modifiaient et orientaient la composition des assemblages et des fragments de sens pour mon plus grand plaisir et quelque fois pour des impasses. J'avais besoin d'un support de visibilité et ce fut ma page Facebook qui s'y colla. Mon premier galop d'essai, deux épisodes des : "Aventures de Ma mort de 1978", ils furent suivi par ceux des voitures : "Mes transports pas amoureux mais presque" et maintenant par les ordinateurs : "Mes réalités numériques quasi virtuelles" et avant les appareils photo : "Mes déclencheurs de boulimie imagière" qui ne sauraient tarder...
Pochette vinyle de Meddle des Pink Floyd.


Au centre, Marilyn Monroe dans la Rivière sans retour, web-série Blow Up, en bas (image couverte de moisissures) la session 2 de Géopoétique à Grand Rivière en Martinique, janvier 1991 avec Kenneth White qui préside.




Le Be Quiet! le 6 janvier 2022.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.




lundi 4 juillet 2022

Aventure Facebook du 3-07-2022

"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

 N°6 : Le PC Gigabyte Poséidon 310

Mon dieu de la mer avait à la fois  la plasticité grecque et le design sobre et classieux plus nordique avec une découpe en façade qui rappelait un peu le trident de Neptune. Je l'avais fait assembler en août 2012, chez Micro Concept, et on me l'avait mitonné spécialement selon mes désidératas : comme toujours, j'avais demandé qu'on augmente la mémoire vive au maximum de ce que pouvait supporter la carte-mère et de l'équiper de gros disques durs. J'avais insisté pour qu'on ne me mette rien d'autre que Windows 7, les problèmes de Windows 8 et 8.1 étant déjà légendaires. Les écrans à tube cathodique disparaissaient sur toute la planète et j'ai adopté comme moniteur une télévision Samsung TFT, une dalle Synchromaster T220 de 22 pouces. Le 16/9° du cinéma devenait mon quotidien, la haute définition me permettait d'afficher plusieurs dizaines d'icônes sur le bureau et des fonds d'écran à tomber. J'aurais dû me méfier davantage de son homonymie avec le célèbre film catastrophe de 1972, "L'Aventure du Poséidon" où un paquebot était retourné comme une crêpe et où les acteurs pataugeaient dans les profondeurs du navire pendant près de deux heures. Les premiers déboires arrivèrent dès la première année. Toute cette haute définition était gourmande en puissance et je me suis rendu compte que la carte-mère qu'on m'avait installée était une carte vieillissante qui était à son maximum ou presque et qu'il y avait également un problème de barrettes de mémoire. Un peu plus tard, ce fut un disque dur qui a agonisé. Heureusement, j'étais aguerrit aux pertes de données depuis la préhistoire de mes Atari et j'avais pris l'habitude de systématiquement sauvegarder l'essentiel sur des disques durs différents, du coup, je n'ai perdu que peu de choses.

C'est malgré tout avec cette machine, contre laquelle je pestais souvent, que j'ai débuté mes premières mini vidéos accompagnants les vœux pour la nouvelle année. Des images compilées et agrémentées de sons dans Windows Movie Maker et que je chargerais plus tard dans ma chaine YouTube.

C'est à cette époque également, que j'avais fait l'acquisition d'un petit logiciel qui me permettait de récupérer sur Internet les courtes vidéos "d'Arte créative" comme "Blow Up", sur le cinéma, ou "BiTS", sur la culture numérique, ou encore des courts-métrages de "Court-circuit", sur l'animation dans toutes ses variantes et plein d'autres mini-séries web humoristiques ou caustiques.






La seule photo retrouvée de mon Poséidon. Elle date du 18 avril 2013.