"Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"
N°13 : Olympus Camedia C920Z compact numérique – 1998-2005
Mon premier appareil numérique digne de ce nom était un outil de fonction acheté sur les fonds du lycée pour mes élèves d'Arts Plastiques. L'Olympus C920Z était un appareil à géométrie variable qui se mettait en marche en faisant glisser le devant du boitier sur la droite pour dégager l'objectif. Il était couleur argent avec une espèce de fausse poignée or avec des picots en relief et était équipé de son petit sac de protection et de rangement en simili cuir brun-rouge et un cordon noir. Au dos, l'écran de contrôle et de visée était bien petit. En façade, il affichait fièrement sa médiocre définition : 1,3 millions de pixels. Il engrangeait les données sur cartes Smart Media très larges et très minces et il était alimenté par quatre piles AA de 1,5 volt. Très vite je me suis équipé de deux jeux de quatre batteries et d'un chargeur pour rassasier ce dévoreur d'énergie : un jeu de piles alcalines neuves ne durait que quelques heures. Extrêmement bien conçu, il n'était ni trop lourd, ni trop léger pour la prise de vue. Vite opérationnel, il tenait bien en mains et avait tout l'équipement de base intégré : flash automatique, retardateur, trois choix pour la définition et surtout un zoom qui allait du grand angle au téléobjectif. Fini les mallettes en aluminium et les sacs en cuir épais, il m'accompagnait partout sans être encombrant et devenait comme un carnet de croquis toujours sous la main et à disposition d'une capture. Tellement passe-partout et discret qu'on finissait par l'oublier et le poser n'importe où. C'est ainsi qu'un jour, alors qu'il était en attente sur une chaise, quelqu'un s'est assis dessus et a brisé le mécanisme de repli de l'objectif qui était sorti. Devenu inutilisable, le foyer du lycée sollicité m'a financé un nouvel appareil pour mes élèves. Le trésorier du foyer a récupéré celui cassé et l'a fait réparer pour le mettre au service des activités annexes de l'ensemble de l'établissement. Comme on ne modifie pas une équipe qui marche, j'ai racheté le même modèle d'Olympus Camedia, la seule différence visible était la robe dorée du boitier au lieu d'une argentée.
L'air de rien, on venait de basculer dans une autre ère, celle de la photo opulente, facile, pas chère donc à la portée de tout le monde, de l'avalanche de clichés pour tout et pour rien, et personne ne s'en privait. Les élèves l'avaient tout de suite adopté : ils photographiaient tout, leurs copains, leurs grimaces, leurs chaussures, les murs de la salle d'Arts Plastiques et le prof, prioritairement avant de photographier leurs productions plastiques comme ils le devaient. Le moindre évènement devenait prétexte à reportage : l'arbre de Noël du Lycée, la chorale des profs, la journée Portes ouvertes en Arts Appliqués, l'atelier Capoeira, le carnaval de l'internat … Pour le démarrage et dans le seul mois de décembre 1998, on attaque fort avec cinq cent quarante photos. Impensable avec notre argentique pourtant de bien meilleure qualité visuelle. L'année suivante c'est près de trois mille trois cent photos que relève le compteur de l'appareil avant de se stabiliser les années suivantes autour de cinq à six mille.
L'Atelier photo s'est très vite adapté à ce nouvel outil d'autant plus qu'on pouvait aussi faire tirer sur papier ces nouvelles images par des professionnels comme avant. On continuait de prendre des images de qualité avec les Nikon mais de moins en moins, on commençait aussi à délaisser le labo pour des séances de prises de vue plus nombreuses, plus longues, plus mises en scène.
Mais cet usage intensif d'un objet majoritairement en matière plastique, donc fragile, par des mains multiples et pas toujours très précautionneuses, a fini par user, puis briser certaines butées du logement des batteries, du tiroir de l'objectif, de la porte de raccordement. Prendre des photos avec l'éjection intempestive des batteries en plein cadrage malgré des bandes adhésives de plus en plus nombreuses devenait de la haute voltige. Après quelques réparations de fortune à base d'épingles rougies au feu et fichées dans les parois, il a bien fallu se décider à lui trouver un remplaçant. Ce sera un autre Olympus Camedia, le C750UZ qui lui succèdera mais vous vous doutez déjà que ce sera la prochaine histoire.
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Elèves plus ou moins au travail dans la salle d'Arts Plastiques du Lycée Diderot, 1, 10-12-1998 et 19-05-1999. |
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Arbre de Noël du Lycée, la chorale des profs, démonstration de Capoeira, le 14-12-1998; Journée Portes ouvertes en Arts Appliqués, 15-03-2000; carnaval de l'Internat, 3-03-1999. |
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Séances de pose pour portraits, Atelier Photo, 14 et 22 janvier 1999, 4 février 1999, 5 mai 2000. |
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9-11-2004 - photo prise par un élève de T°L avec l'Olympus Camedia C750UZ, on y voit le C920Z. |
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6-12-2004 - Photo prise par une élève de 1°L avec l'Olympus Camedia C750UZ, on y voit le C920Z. |
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24-01-2005 - photo prise par une élève de 1°L avec l'Olympus Camedia C750UZ, on y voit le C920Z. |
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2-05-2005 - photo prise par une élève de T°L avec l'Olympus Camedia C750UZ, on y voit le C920Z. |
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Louis Cane dans son exposition au Musée des Tapisseries, Aix-en-Provence le 6-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Expo Louis Cane au Musée des Tapisseries, Aix le 6-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Chris Marker aux Rencontres d'Arles 12-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Annette Messager aux Rencontres d'Arles 12-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Annette Messager aux Rencontres d'Arles 12-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Annette Messager aux Rencontres d'Arles 12-07-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait du service. |
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Expo Georges Rousse à la chapelle Saint-Charles, Avignon 5-09-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait momentanément du service, il fonctionne toujours.
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Expo Georges Rousse à la chapelle Saint-Charles, Avignon 5-09-2010, l'Olympus Camedia C920Z reprenait momentanément du service, il fonctionne toujours, on y voit le photographe au travail. |
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