mardi 18 octobre 2022

Aventure Facebook du 17-10-2022

 "Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°12 : Nikon F3 reflex 24-36 – 1983-2001

En février 1983, en poste à Goussainville, nous habitions sur Paris et le prix des objectifs Nikkor restait prohibitif même chez les marchands de matériel photographique d'occasion que je fréquentais. Par chance, cette même année, Bruno devait faire un autre tour du monde passant par l'Asie. Françoise le rejoignait à certaines escales dont une à Tokyo, le Panthéon du Nikon. C'est elle, cette fois ci, qui me ramena les deux objectifs à grande ouverture commandés : un grand angle 24/2 et un petit téléobjectif 135/2. Depuis longtemps, j'avais envie de me racheter un boitier Nikon F3 pour remplacer le F2 qu'on m'avait dérobé mais je ne voulais pas l'acheter à l'étranger craignant d'éventuels futurs passages de frontière difficiles avec du matériel non taxé en France. Avant de partir pour la Martinique, en septembre 1983, je me décidais finalement pour un achat à la Fnac en payant le prix fort. La sacoche de plombier, trop exiguë pour tout ce matériel nouveau, fut elle aussi avantageusement remplacée par une valise en aluminium très professionnelle.

Le F3 devenait ma bécane principale, celle avec laquelle je prenais des diapositives, le FM était chargé en pellicules négatives, pour des images en noir et blanc ou en couleurs papier. Les quatre objectifs passaient de l'un à l'autre des boitiers en fonction du choix de prise de vue. Ce tandem dura de longues années jusqu'au déclin de l'argentique.

Le climat tropical n'était pas tendre pour les objets quels qu'ils soient et les optiques Nikkor ont payé un lourd tribut aux moisissures, autant si ce n'est plus que le sable du Sahara, à notre retour d'Algérie. La première année, j'ai essayé de nettoyer moi-même les lentilles intérieures du téléobjectif. J'ai démonté proprement avec des outils d'horloger les vis qui fixaient les diverses bagues autour des lentilles de verre. J'ai avec précaution enlevé les moisissures de leurs surfaces mais quand il s'est agi de remonter l'objectif mes doigts étaient bien trop gros pour pouvoir tenir les alignements nécessaires au remontage, je pense que chez Nikon, ils doivent avoir un bâti spécial qui maintient la synchronisation des bagues pour pouvoir remettre les vis à leurs places. Du coup, j'ai téléphoné à Nikon France-Paris qui a compris mon problème et a accepté de me remonter l'objectif à condition de leur envoyer toutes les pièces détachées.  Quelques jours plus tard, ils me renvoyaient mon téléobjectif remonté et garanti pour une somme correcte. De ce jour et pendant toute notre vie martiniquaise, ils sont devenus des amis que j'allais voir tous les ans ou presque pour faire nettoyer ou entretenir mon matériel. Je déposais mes outils agressés en arrivant sur Paris et ils me les rendaient remis à neuf quelques jours plus tard : j'avais une priorité tropicale ou quelque chose de ce genre.

Arrivé à Marseille en tant que prof de lycée, je me devais d'enseigner aussi l'Histoire de l'Art et mes deux boitiers avec le Micro-Nikkor ainsi que le statif du Durst M601 fonctionnaient à plein régime. Il me fallait une banque d'images "spéciale œuvres d'Art" et je l'ai constituée les deux ou trois années suivantes sous forme de diapositives et à grands frais. J'ai dû 'clicheter' de 10 à 12 000 reproductions d'œuvres sur des livres d'art pendant cette période pour illustrer mes cours de supports visuels. Hélas pour moi, le monde était en train de passer au numérique et tout ce travail n’a servi qu'un temps très court précédent l'an 2000 avant de finir lui aussi sur mes étagères où toutes mes choses chéries finissent et finiront.

Au Lycée Diderot, j'ai très vite demandé et obtenu l'autorisation de monter un atelier photo entre midi et deux heures, pour les élèves et les collègues volontaires. J'allais pouvoir renouer avec la pratique du labo et des tirages noir et blanc délaissés depuis des années. Des photographes professionnels m'ont accompagné dans ces projets comme Patrick Box, Lionel Fourneaux et Jean-Marie Plume.

Si j'avais pu obtenir un local, des crédits pour monter un Labo-photo, rémunérer les intervenants et couvrir les frais de fonctionnement, je n'ai pas pu acheter de matériel de prise de vue. Gardant en tête mes premières années d'apprentissage de la photo et mes appareils argentiques me servant de moins en moins, j'ai mis au service de mes novices mes propres déclencheurs comme l'avait fait pour nous, pour moi, Monsieur Finidori dans les années soixante-dix. Transmission de relais : avais-je le droit de faire moins ?






Quelques planches contact de l'atelier photo de Diderot en 1997, 2001 et 2002 et le fantôme de monsieur Finidori.

Ma banque d'images en diapositives dans des boites Prestinox sur les étagères, images du 16-10-2021 (déjà postées dans la série "Etagères").

Ma banque d'images en diapositives dans des boites Prestinox sur les étagères, images du 16-10-2021 (déjà postées dans la série "Etagères").

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle -Seb-Damien-Julien.

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle -Seb-Damien-Julien.

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle -Seb-Damien-Julien.

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle -Seb-Damien-Julien.

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle -Seb-Damien-Julien.

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle - Patrick Box boxe. (Pour toutes les photos du Studio, les éclairages sont réglés par lui)

1997-98 Nikon F3 - Studio de Patrick Box, rue Estelle - Patrick Box boxe. (Pour toutes les photos du Studio, les éclairages sont réglés par lui)

2000-02-03 Patrick prenant un portrait avec le Nikon FM - Atelier photo, salle d'Arts Plastiques, Lycée Diderot.

2000-02-03 Elève prenant un portrait avec le Nikon FM - Atelier photo, salle d'Arts Plastiques, Lycée Diderot.

2000-02-03 Elève prenant un portrait avec le Nikon F3 - Atelier photo, salle d'Arts Plastiques, Lycée Diderot.

2000-02-03 Elève prenant un portrait avec le Nikon F3 - Atelier photo, salle d'Arts Plastiques, Lycée Diderot, le flou frapperait-il toujours les débutants ?

2000-02-03 Elève prenant un portrait avec le Nikon F3 - Atelier photo, salle d'Arts Plastiques, Lycée Diderot, le flou frapperait-il toujours les débutants ?

22 - 2001-2002 - Atelier Photo du Lycée Diderot - Kodak 5053TMY - Nikon FM - Halim au Nikon F3

23 - 2001-2002 - Atelier Photo du Lycée Diderot - Kodak 5053TMY - Nikon FM - Nikon F3- Le flou des débutants n'est pas qu'une légende.

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