samedi 30 juillet 2022

Aventure Facebook du 30-07-2022

 "Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°2 : Kodak Brownie Starlet Camera 4x4 – 1966

Mon premier appareil photo, entièrement à moi, était une petite boite presque carrée en matière plastique noire avec une façade en aluminium et un joli petit sac en cuir épais. Je ne sais plus si c'était un cadeau de Noël ou pour un anniversaire mais j'étais adolescent quand je l'ai reçu et ça m'avait enchanté sur le coup. En fait, la photo argentique a toujours eu un coût non négligeable et pour un enfant de famille nombreuse, donc sans revenus propres, une fois essayé un ou deux rouleaux de pellicule, j'ai très vite arrêté de l'utiliser. Le Brownie Starlet s'est retrouvé remisé dans un placard d'où il ne sortait que pour de rares occasions. Comme tous ces appareils bon marché à l'achat, la qualité n'était pas au rendez-vous : images sans grande définition, souvent floues, bougées, sur ou sous exposées, et j'en passe sur les rayures, superpositions et autres voilages divers. A vous dégouter un débutant de faire des photos.

Je ne sais plus ce qu'est devenu cet appareil, ni les quelques négatifs et tirages qui ont forcément existés, même peu nombreux.  Il ne me reste en fait qu'un cliché réalisé avec cet appareil que j'ai conservé depuis ces années, c'est une image de mon petit frère Christian en 1972, à deux ou trois ans, elle me plait bien, elle est acceptablement nette et c'est tout à fait lui, optimiste et déterminé.






jeudi 28 juillet 2022

Aventure Facebook du 28-07-2022

 

"Mes déclencheurs de boulimie imagière" ou "Donnez-nous aujourd'hui nos clichés quotidiens"

N°1 : Kodak Modèle 620 à soufflet Anastigmat  6x9 – 1953

Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu des appareils photos à la maison. C'était ces appareils qui servaient à capter, presque exclusivement, les gens de la famille que je retrouvais régulièrement dans les albums de photos. Il y avait l'oncle Gilbert costumé en spahi, en centurion romain, mon père barbu et "emburnoussé" comme un bédouin avec des chiens sur un tapis. Le grand père Frances dans l'encoignure d'une fenêtre tenant ma grande sœur bébé avec une crête de cheveux et notre cousine Lucette gamine. Maman jeune tenant l'un de nous au bras, d'autres enfants, et toujours pleins de bébés, nus sur des buffets, dans des poussettes, à vélo, à pied, à la plage… Bref, des albums comme il doit y en avoir dans toutes les familles de ma génération avec trois à quatre images en noir et blanc par page qu'on feuilletait avec délicatesse et qu'on finissait par connaitre par cœur.

Mon père avait un appareil magique, un Kodak à soufflet qui se repliait et se rangeait dans un petit sac de cuir marron. Le collimateur du viseur se repliait également avec un petit claquement de ressort. Magique je vous dis, comme un chapeau claque ! C'était un objet précieux qu'on n'avait pas le droit de toucher seuls mais on nous laissait parfois viser une photo potentielle. J'appris plus tard que les négatifs étaient grands, du 6 x 9 cm, lorsqu'un autre appareil était rentré dans la maison, un reflex 24 x 36 (mm) qui prenait des images en couleurs et des diapositives. Les photos n'étaient plus réservées aux images de personnes et les paysages faisaient leur show mais projetées sur un écran et non plus dans les albums.

Dans le début des années 1970, alors que j'étais à la Fac d'Arts Plastiques, à Luminy, et que nous commencions à prendre des cours de photo avec Monsieur Finidori, je développais et tirais sur papier mes négatifs, j'ai eu besoin d'utiliser un appareil personnel et mon père me prêta les siens dont le Kodak à soufflet. Je n'ai jamais pris une seule photo avec parce que le matériel de développement et les agrandisseurs du labo-photo ne permettaient pas les tirages d'aussi grands négatifs. Le Kodak à soufflet est resté dans ma chambre de Cité U, bien rangé dans son sac de cuir sur une étagère. La fin de l'année arrivant, mes parents devaient venir me récupérer avec toutes mes affaires un weekend. Pour ne pas payer un mois entamé de loyer pour un jour ou deux, des copains qui habitaient au camping du Redon me proposèrent de m'héberger chez eux. Proposition acceptée, mes parents vinrent me déménager quelques jours après, depuis leur bungalow du camping. Tout a été récupéré sauf le Kodak qui a été oublié dans un coin. Au milieu de l'été, lorsqu'on s'est aperçu qu'il n'était pas revenu à la maison, j'ai appelé un des copains du camping qui m'a dit qu'il avait bien trouvé cet appareil, qu'il ne savait pas à qui il appartenait et qu'il l'avait déposé à tout hasard dans le labo-photo de la Fac. Bien évidemment, à la rentrée suivante, la visite au labo-photo confirmait mes craintes, quelqu'un de passage avait trouvé le bijou Kodak à soufflet bien à son goût et l'avait adopté sans laisser de traces. L'appareil de prestidigitateur s'était escamoté tout seul une ultime fois.


Anne-Marie au bras de Maman, Tonton Gigi en uniforme militaire, le mariage de Papa et Maman, Anne-Marie Geneviève et moi déguisés en religieux, Anne-Marie et moi en religieux, une autre à vélo, Anne-Marie à Inkermann, Geneviève jouant dans l'eau, moi dans un parc, moi et Geneviève dans un landau, Anne-Marie dans la poussette et deux petites filles, Tante Ginette, photos prises en Algérie entre 1949 et 1955.



Anne-Marie sur un banc avec le Kodak à soufflet, Inkermann, 1953.

Maman et tante Ginette avec l'étui du Kodak à soufflet, Inkermann.

La cousine Lucette et Grand-père Frances tenant Anne-Marie bébé, Miliana en 1950 ou 1951.

Papa avec un appareil photo en mains, début des années 50.

Bébé nu qui faisait déjà des ombres avec ses pieds, Inkermann, 1951 ou 1952.

Deux familles Holzl sur le perron à L'Union, en 1958. Maman, Papa, Michel, Tata Suzette, Claude, Anne-Marie, Annie-Pierre, Jacques, Geneviève, Marie-Gille. C'est certainement l'oncle Gilbert qui a pris la photo, il est le seul à ne pas figurer sur le cliché.











mardi 19 juillet 2022

Aventure Facebook du 18-07-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°7 : Le PC Be Quiet!
Il porte bien son nom, avant lui, je n'avais jamais connu d'ordinateur plus silencieux. Même en tendant l'oreille aucune ventilation n'est décelable, seuls les voyants d'activité permettent de voir qu'il est en marche. Je l'avais acheté en juin 2020, chez Materiel.net, à Aix-en-Provence et j'avais été exaucé dans mes souhaits et mes choix alors même que le niveau sonore n'entrait pas dans mes motivations originelles. Un peu jaloux des machines de mes enfants avec leurs deux écrans, celui-ci se devait d'avoir, lui aussi, l'allure des ordis de traders. Avec ses deux écrans en V, le coin informatique n'avait jamais aussi bien porté son nom. Flanqué de deux dalles Samsung SF350 de 24 pouces accolées, je quittais le Cinémascope pour l'Imax sans me rendre compte que le spectacle était aussi à l'intérieur de la tour. Invisible aux yeux de tous, la carte graphique déclinait chaque minute toutes les variations chromatiques de son logo changeant, observables uniquement lorsque la tour était ouverte, ce qui était exceptionnel, voire jamais.
Comment avais-je pu vivre jusque-là avec un seul écran ? Dorénavant, je ne saurais plus faire autrement. Les mails sur un écran et Internet sur l'autre en même temps ; les images à retoucher sur la gauche et les outils sur la droite ; les vidéos d'un côté et les recherches de l'autre, des dossiers ici et d'autres là, tout ça interchangeable à volonté, la décadence a parfois du bon et même du délectable.
A part que celui-ci tourne sous Windows 10, tout ce que je faisais avec le Poséidon s'est poursuivi dans une continuité plus confortable visuellement. Terminer mes numérisations de diapositives et de négatifs 24 x 36 dans ces conditions, c'était plus du plaisir que du travail. Passer parfois près d'une heure sur une même diapositive mal traitée sous les tropiques et envahie par les moisissures semblait moins fastidieux sur ce matériel qu'auparavant. La technique du clonage de groupes de pixels restait pourtant la même mais semblait moins lassante et moins débilitante. J'allais pouvoir passer à d'autres choses et ce fut la reprise des photomontages que j'avais commencé dans les années 70 et 80 mais en oubliant les ciseaux et la colle, les papiers Canson mi-teintes, la règle et le Rottring. Mon allié principal était Google avec ses milliards d'images et ses fans de tout et de n'importe quoi à qui j'empruntais les images d'objets disparus ou plutôt devenus très rares, pour raconter des anecdotes personnelles vécues. Tous les anachronismes, perspectives contrariées et l'ironie, inclus dans les montages, loin de pervertir le texte d'accompagnement, comblaient le grand écart inhérent à la distance des souvenirs et à leur transcription visuelle actuelle. Les trouvailles modifiaient et orientaient la composition des assemblages et des fragments de sens pour mon plus grand plaisir et quelque fois pour des impasses. J'avais besoin d'un support de visibilité et ce fut ma page Facebook qui s'y colla. Mon premier galop d'essai, deux épisodes des : "Aventures de Ma mort de 1978", ils furent suivi par ceux des voitures : "Mes transports pas amoureux mais presque" et maintenant par les ordinateurs : "Mes réalités numériques quasi virtuelles" et avant les appareils photo : "Mes déclencheurs de boulimie imagière" qui ne sauraient tarder...
Pochette vinyle de Meddle des Pink Floyd.


Au centre, Marilyn Monroe dans la Rivière sans retour, web-série Blow Up, en bas (image couverte de moisissures) la session 2 de Géopoétique à Grand Rivière en Martinique, janvier 1991 avec Kenneth White qui préside.




Le Be Quiet! le 6 janvier 2022.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.

Le Be Quiet! le 14 janvier 2022, The Beatles Get Back de Peter Jackson.




lundi 4 juillet 2022

Aventure Facebook du 3-07-2022

"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

 N°6 : Le PC Gigabyte Poséidon 310

Mon dieu de la mer avait à la fois  la plasticité grecque et le design sobre et classieux plus nordique avec une découpe en façade qui rappelait un peu le trident de Neptune. Je l'avais fait assembler en août 2012, chez Micro Concept, et on me l'avait mitonné spécialement selon mes désidératas : comme toujours, j'avais demandé qu'on augmente la mémoire vive au maximum de ce que pouvait supporter la carte-mère et de l'équiper de gros disques durs. J'avais insisté pour qu'on ne me mette rien d'autre que Windows 7, les problèmes de Windows 8 et 8.1 étant déjà légendaires. Les écrans à tube cathodique disparaissaient sur toute la planète et j'ai adopté comme moniteur une télévision Samsung TFT, une dalle Synchromaster T220 de 22 pouces. Le 16/9° du cinéma devenait mon quotidien, la haute définition me permettait d'afficher plusieurs dizaines d'icônes sur le bureau et des fonds d'écran à tomber. J'aurais dû me méfier davantage de son homonymie avec le célèbre film catastrophe de 1972, "L'Aventure du Poséidon" où un paquebot était retourné comme une crêpe et où les acteurs pataugeaient dans les profondeurs du navire pendant près de deux heures. Les premiers déboires arrivèrent dès la première année. Toute cette haute définition était gourmande en puissance et je me suis rendu compte que la carte-mère qu'on m'avait installée était une carte vieillissante qui était à son maximum ou presque et qu'il y avait également un problème de barrettes de mémoire. Un peu plus tard, ce fut un disque dur qui a agonisé. Heureusement, j'étais aguerrit aux pertes de données depuis la préhistoire de mes Atari et j'avais pris l'habitude de systématiquement sauvegarder l'essentiel sur des disques durs différents, du coup, je n'ai perdu que peu de choses.

C'est malgré tout avec cette machine, contre laquelle je pestais souvent, que j'ai débuté mes premières mini vidéos accompagnants les vœux pour la nouvelle année. Des images compilées et agrémentées de sons dans Windows Movie Maker et que je chargerais plus tard dans ma chaine YouTube.

C'est à cette époque également, que j'avais fait l'acquisition d'un petit logiciel qui me permettait de récupérer sur Internet les courtes vidéos "d'Arte créative" comme "Blow Up", sur le cinéma, ou "BiTS", sur la culture numérique, ou encore des courts-métrages de "Court-circuit", sur l'animation dans toutes ses variantes et plein d'autres mini-séries web humoristiques ou caustiques.






La seule photo retrouvée de mon Poséidon. Elle date du 18 avril 2013.



vendredi 17 juin 2022

Aventure Facebook du 17-06-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°5 : Le PC Packard Bell double cœur
Nostalgique de mon Packard Bell Multimédia, et mon MS Net devenant de plus en plus poussif, en août 2007, j'investissais dans mon deuxième Packard Bell, un noir et aluminium avec un processeur double cœur. Comment ne pas l'aimer : deux fois mieux, deux fois plus rapide, toujours avec télécommande mais sans Media Select. Et en plus, il avait, en avant-première, une nouvelle version de Windows dite Vista pour faire bon poids. On ne devrait jamais revenir vers des amours passés, on ne peut qu'être déçu même si pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître qu'il n'était pas pire que mes machines précédentes et, de fait, il a été performant bien plus longtemps.
Les temps ne changeaient pas que pour Windows : au lycée j'avais changé de salle et les déplacements d'ordinateurs n'étaient plus nécessaires et, depuis septembre 2005, Ariel était parti à Tokyo pour une année à la Meiji Gakuin University et Chloé était rentrée aux Beaux-arts de Luminy avant de partir, elle aussi, trois années plus tard avec "Erasmus" pour une année à Bristol. A l'époque, on ne jurait que par "Skype", "Messenger" et "WhatsApp" n'existait pas encore. Les photos et les messages nous arrivaient facilement de l'autre côté du monde flottant et de la Manche. Nous n'utilisions pas nos webcams parce que notre matériel et les connections n'étaient pas très bonnes. Les images étaient floues et se figeaient toutes les deux secondes. Avec les photos, au contraire, on voyageait par procuration réévaluant les clichés et idées reçues à chaque nouveau lot d'images. On sympathisait avec la perfide Albion et on s'extasiait sur les crépuscules sociétaux de l'Empire du soleil levant.
Comme la plupart des enseignants en activité, je me gardais bien de m'inscrire sur Facebook, encore tout récent à l'époque, pour surtout éviter de prêter le flanc aux délires d'élèves mal intentionnés. Et puis, je n'aurais pas eu beaucoup de temps à consacrer au babillage avec les amis, accaparé par les recherches quasi permanentes de documentation pour mes cours de Culture artistique au BAC, avec un programme limitatif qui changeait d'un tiers tous les ans ou presque. J'ai le souvenir d'une période particulièrement intéressante où j'apprenais énormément mais aussi harassante au quotidien. Les nuits étaient courtes, la sieste, de cinq à dix minutes, une nécessité absolue. Un rythme qui ne m'a jamais plus quitté, tout comme le nombre d'heures passées devant un écran d'ordinateur. Me restent de cette période un disque dur rempli de centaines de diaporamas "Powerpoint" et de textes "Word" sur tous les sujets possibles de l'Histoire de l'Art de tous les temps, de l'art contemporain à la photographie, du Design à l'Architecture, de l'Art des jardins aux polyptiques religieux. Une avalanche de plus de 300 000 images glanées sur Internet ou scannées dans les livres personnels ou des bibliothèques, photos prises dans des musées, avant d'être articulées pour présentation aux élèves de façon intelligible : bref, un simple boulot de prof qui fut le mien et qui m'a passionné.



Les siesteurs de combat sont récupérés d'une photo de Françoise prise à Nîmes en 2008 et l'avalanche d'images était une installation d'Erik Kessels à l'Archevêché d'Arles en 2013. Ai Wei Wei rappellera de bons souvenirs à pas mal de collègues. Et puis toujours pour les béotiens : le Crash Bandicoot, une vedette des jeux sur PC aux alentours des années 2000.


Diaporamas : La Collection interdite d'Alexandre Humboldt-Fonteyne de Michel de Spiegeleire, L'Architecture invisible, ici le Blur Building, Yverdon, 2002 par Diller+Scofidio, L'œuvre et le corps - Body art et Art corporel avec Orlan et Marina Abramovic et Ulay, Les artistes de la lumière avec Yann Kersalé au Musée du Quai Branly.

STA75796_2007-01-04, le Packard Bell 2 et le Médion 2 en 2007.

P3060026_2008-03-06 Olympus SP550UZ, gros plan sur les fils et le clavier du Packard Bell en 2008.

PB090003_2008-11-09 Olympus SP550UZ_le bouton d'allumage du Packard Bell en 2008.

mardi 7 juin 2022

Aventure Facebook du 6-06-2022

 "Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"

N°4 : De 2000 à 2007, les PC MS Net, Médion et consorts

En 2003, lors de vacances scolaires, deux des trois ordinateurs dédiés du Lycée, l'imprimante et le scanner avaient été escamotés dans la salle d'Arts Plastiques. Après le rachat de nouvelles machines, d'un commun accord entre le Proviseur, l'Intendante et moi, je fus autorisé, lors des vacances courtes, à gardienner à la maison les ordinateurs de ma dotation pour les éloigner d'éventuelles tentations.  A l'époque, je roulais en Espace (voir "Mes transports pas amoureux mais presque N°8") et cela ne m'occasionnait qu'une gêne minime de déménagement. Les machines étant à la maison, certains jours, une pièce de l'appartement devenait une sorte de Cybercafé avec tables et bureaux provisoires où les enfants et leurs amis se réunissaient pour des jeux vidéo en connectant les machines ensemble. Certains apportaient également leur propre machine pour des tournois palpitants.

En fait, tout ce matériel temporaire se confond dans mon esprit avec nos machines qui étaient toujours au moins deux en service actif : un PC MS Net de chez Micro concept et un PC Médion acheté à Carrefour. Ces bécanes sans grande personnalité faisaient le job qu'on attendait d'elles pendant quatre ou cinq ans avant d'être remplacées. Physiquement et esthétiquement on retournait à la boite grise basique avec parfois une petite plage bleue ou émeraude en façade. Pour embrouiller davantage mes souvenirs, les moniteurs (écrans) et claviers avaient une obsolescence moins rapide que celle des tours et une hybridation permanente des matériels était à l'œuvre. L'écran du Packard Bell a continué de travailler un ou deux ans avec la tour MS Net et des écrans plats ou cathodiques ont équipé successivement les deux unités centrales Médion suivantes. Cette valse emportait aussi les périphériques comme les scanners, les micros, les webcams, les souris et même les imprimantes. Il m'est arrivé d'acheter une fois deux imprimantes soldées pour leurs cartouches parce que leur prix unitaire était moins cher qu'une série de cartouches neuves au détail. Cherchez l'erreur et bonjour l'écologie!

Si pour moi, l'ordinateur servait surtout à mettre en forme mes cours, à trouver de la documentation sur Internet et à archiver mes photos, les enfants en faisaient un tout autre usage qui combinait souvent le ludique et le créatif. Ariel présentait au Collège des exposés ou des comptes rendus de stages sous forme de petits jeux vidéo qu'il réalisait avec le logiciel "The Games Factory", Chloé mettait en forme des petits livrets d'histoires illustrées de son cru aux "Editions du rêve" avec "Publisher".

Les années passant, chacun dans la maison avec ses besoins particuliers, a été équipé de sa machine. Des portables sont venus augmenter le parc des deux stations de bureau, configurations basiques ou bêtes de course pour les jeux en ligne, selon l'usage. Et puis, vers 2004, le noir et le chrome sont venus remplacer le gris terne des PC. A Carrefour, j'avais trouvé un Médion récent mais déclassé, de retour du SAV, qui avait cette esthétique et je l'avais acheté pour Chloé. Alors que je réinstallais tous ses logiciels, sauvegardes et configurations diverses de son Médion vieillissant sur le nouveau, j'ai découvert sur le disque dur du nouvel ordinateur un dossier de plus de quatre gigas d'images pornographiques que j'ai retirées aussitôt et j'ai été émettre une protestation au vendeur de Carrefour qui s'est confondu en excuses : il ne vérifiait pas personnellement le matériel qui lui arrivait du SAV et quelque chose avait mal fonctionné quelque part, cela n'était encore jamais arrivé ou n'arriverai plus… Croix de bois, croix de fer…










Ariel et William en mode RPG avec une des Grand Tour du gardiennage, 25-07-2000

Chloé et le MS Net et le Grand Tour, 31-12-2001

Ariel, Melchior, Alexandre en mode Cybercafé, 12-04-2004.

Le Médion et les périphériques, 12-03-2003





mercredi 1 juin 2022

Aventure Facebook du 31-05-2022

"Mes réalités numériques quasi virtuelles" ou "Mes compulsifs computeurs"
N°3 : Le PC Packard Bell Multimédia.
A l'époque, en 1998, tous les PC étaient gris, pas seulement la nuit comme les chats mais tout le temps. Pour un prof d'Arts Plastiques qui enseignait également le design, il me semble que j'avais un goût esthétique assez étanche à une couleur intermédiaire entre le blanc et le noir, même avec variations. Je désespérais de trouver une machine sympathique lorsque je tombais nez à nez, chez Delta Loisirs, au Centre Bourse, avec un Packard Bell Multimédia d'une architecture différente de tous les autres ordinateurs. Son look me rappelait un peu l'opéra Bastille à Paris. La tour (unité centrale) avait des décrochés et des tons de gris organisés à la manière des gratte-ciels newyorkais mais surtout, l'écran (moniteur) était flanqué de baffles, pour le son, intégrées sur les côtés et l'arrière avec des degrés en arcs de cercle très amphithéâtre. La souris était assortie et le clavier était plus classique. Glissée sous l'écran, s'insérait une base Media Select, couplée à une télécommande échappée de 2001, Odyssée de l'espace. On pouvait monter ou baisser le son, commuter les chaines de la télé, la radio ou le téléphone, lancer la lecture d'un CD, faxer, scanner ou imprimer, surfer sur Internet. Mais le potentiel et la réalité étaient bien différents : nous n'étions pas connectés à Internet qui n'arrivera à la maison que deux ans plus tard et du coup : TV, téléphone, fax n'étaient pas utilisables. Pour les impressions, les Cds ou le son, on avait pris l'habitude de cliquer sur les icônes du bureau à l'écran, en fait, pendant longtemps, tous ces boutons magiques ne nous servaient à rien, ou presque.
Autre élément qui avait été déterminant pour notre achat, le Packard Bell était vendu avec un package de logiciels pour toute la famille : des jeux pour les enfants de tous âges, des dictionnaires et encyclopédies, la suite "Corel Draw" pour le dessin, "Works", "Publisher" et "Money" de chez Microsoft qui deviendront plus tard la suite "Office". Comment résister au Paradis ?
Gonflés à bloc, par notre nouvelle acquisition, nous allions dévorer le monde, l'améliorer et toutes ces sortes de choses. L'occasion se présenta lors d'un projet d'échange "Socrates" avec un lycée italien de Mirano, petite ville voisine de la cité des Doges, il s'intitulait : "Venise et la Provence". On avait décidé de faire un CD-Rom comme clou de nos découvertes mutuelles pour enfin faire rentrer l'Education dans le XXI° siècle, rien de moins. L'Europe nous finançait l'achat d'un logiciel spécifique : "Director" et nous nous sommes mis en quête de formations pouvant nous faciliter les choses. Un stage à l'Ecole de journalisme et plusieurs séances à la Maison Orangina, qui avait Internet, nous ont fait toucher du doigt l'ampleur de la tâche et des problèmes insurmontables de droit des images. Le CD-Rom n'a jamais pu être finalisé. Restent des classeurs et des CD ordinaires pleins d'images et de textes. Sans regret pour cet échec : qui se souvient encore aujourd'hui qu'il a existé, un jour, des CD-Rom et qu'ils sont, de toutes façons, souvent illisibles sur les machines actuelles.

Nous avons découvert véritablement Internet en octobre 2000, lors des Rencontres de l'Orme, au Palais du Pharo. Comme c'était "Numéricâble" qui régalait les postes à disposition des visiteurs, et qu'on avait été emballés, il fut tout naturel de le préférer en tant qu'opérateur pour la maison. Numéricâble, c'était le pionnier pour la Fibre à Marseille, et même si la fibre s'arrêtait au bas de l'immeuble pour se terminer en ADSL dans l'appartement, ça dépotait grave - le monde entier nous arrivait à Mach 3 et je ne m'en suis pas privé. De visites à "Napster" en téléchargements sur "SnowTigers", je remplissais mes disques durs de merveilles cinéphiliques et de musiques introuvables, de comics originaux et de documentation artistique rare pour mes cours. Tout ça pour pas un rond : une utopie que je n'avais même pas envisagé dans mes rêves les plus fous. Bien sûr que cela lésait peut-être un peu les auteurs ou leurs ayants-droits mais je n'étais pas mécontent de malmener en premier lieu les éditeurs et distributeurs qui se taillent toujours la part du lion sur le dos de tout le monde. A n'en pas douter, les Robin des bois du XXI° siècle, ça aurait pu être nous qui partagions nos trouvailles mais la réalité m'a remis les pieds sur terre brutalement. Après deux mails de mise en demeure de retirer immédiatement mes logiciels "torrent" de téléchargements et de cesser tout partage, je me rendais à l'évidence qu'une fois de plus, le XXI° siècle avait très facilement su se passer de mon empreinte. 










Le Packard Bell en 2003, remisé en machine de secours sur le bureau.

Le Packard Bell en juillet 1999, en machine de jeu pour les enfants.

Le Packard Bell en décembre 1998, machine de jeu pour les enfants.

Le Packard Bell en décembre 1998, machine de jeu pour les enfants.